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 A  quelques pas au  nord,  est  une montagne  
 qui s étend  du  nord-ouest  dans ïe sud-ouest;  ia  
 partie  du  sud est  d’une  plus  haute  élévation  et  
 toute percée  de  catacombes de  la même nature  
 que  les précédentes. Au  bas de cette montagne,  
 on voit des voûtes à plein  cintre,  construites  en  
 briques crues,  qui paraissent  appartenir  au bas  
 temps,  et  que  je  suppose  avoir  été  des  tombeaux. 
   Sur  le  même  sol  sont  des  débris  de  
 colonnes  épars,  et  d’autres  pierres  taillées;  
 cette  position  porte  le  nom  de  Beled-Roum *,  
 et  tout  annonce  que  c’est  le  reste  d’une  ancienne  
 'bourgade  : elle  est  à  un  quart de  lieue  
 au  nord-ouest  de  Gebel el-Garah  el-Kamyseh.'  
 Sur le soir, nous revînmes à Syouah par un autre  
 chemin,  traversant le lac d’eau saumâtre sur de  
 petites  chaussées  très-bien  entretenues ;  nous  
 mîmes plus  d’une heure pour  arriver  au-delà de  
 ce  lac,  sur lequel il se trouve  des  îles  couvertes  
 de palmiers. 
 Le 14, dèsjnon arrivée, je sollicitai des cheykhs  
 la permission d’aller visiter les antiquités d’Omm-  
 Beydah, ruines les plus importantes de toutes, et 
 * /Les  Arabes  distinguent  «gaiement  par  le  nom  de  Roum  
 ce qui a appartenu aux  Grecs et ce  qui  est l'ouvrage des Romains. 
 qui me paraissaient devoir être  celles  du  temple  
 de Jupiter Ammon. Je  les fis prier avec instance  
 et j’offris des présens : mais tout fut inutde ; ils s y  
 refusèrent constamment. Ils donnaientpour motit  
 que ma présence allait dessécher la grande source  
 du  pays.  Pour  prouver  à Ismayl  qu’ils  étaient  
 menacés de ce triste événement, ils lui dirent que 
 p a r e i l  malheur leur était arrivé après  le  passage 
 de Browne et d’Hornemann dans cette oasis. En  
 effet, la grande fontaine située près d’Omm-Bey-  
 dah vint à tarir ; les habitans furent frappés de désolation  
 ,  et tous attribuèrent cet événement aux  
 voyageurs qui  avaient vu  la  source; ils ne manquèrent  
 pas de maudire Browne etHornemann,  
 et tous  les chrétiens qui pourraient revenir après  
 eux. Après quelque temps, néanmoins, fcau  reparut; 
   aujourd’hui elle  coule  toujours  en abondance. 
 J e   demandai  du  moins  l'autorisation  daller  
 visiter  la  partie  est  de  Syouah  :  on me  dit que  
 je  le  pouvais,  mais  qu’on  joindrait  à  Yousef  
 un autre  habitant du lieu ;  je fis  répondre  quils  
 en pouvaient envoyer  dix  si c’était leur volonté.  
 M.  Letorzec  m’accompagna.  J ’emmenai  les  
 deux  habitans  avec  Ismayl,  et  je  me  dirigeai  
 vers  une montagne  appelée  Drar-Abou-Beryk,