précieux; enfin il me vint jusqu’à un mari qui
implora mon secours pour faire cesser ainsi fa stérilité
de sa femme : j’aurais inutilement tenté de
fes dépersuader. Efies ne demandaient pas ces
papiers gratis , et elfes m’offraient en échange
des poules, du riz et des provisions; je ne profitai
pas de leur crédule ignorance ; mais je m’aperçus,
après quelques «jours, que mes domestiques
en avaient abusé, et j’appris que les poules
qui avaient été consommées à notre table ,
n’avaient; été payées qu’avec quelques chiffons
de papier écrit qu’ils m’avaient dérobés. C’est
ainsi que je perdis plusieurs notes que j’avais
écrites sur ce pays : sans doute les femmes de
l’oasis les portent aujourd’hui avec respect. Je découvris
aussi par-là que mes domestiques avaient
gardé l’argent que je leur donnais pour l’achat
des provisions; autant qu’il fut possible, je fis
rendre à ces femmes l’argent qu’on leur avait
escroqué.
Chaque jour je sollicitais le cadi de me faire
chercher des chameaux ; enfin, je trouvai deux
Arabes des environs de Meylaouy qui avaient
cinq chameaux; je traitai avec eux pour qu’ils
nous conduisissent à el-Hayz ,• dépendance de
cette oasis ; de là au Farâfreh, au Dakhel, au
Khargeh-et à Syout. Je tenais beaucoup à suivre
toute la ligne de communication d une oasis à
l’autre, et j’espérais par-là rectifier les idées peu
exactes que l’on a de leur situation réciproque,
et de leur position par rapport à la vallée du
Nil.P
resque tout le sol que nous avions parcouru
depuis le Fayoum jusquà Syôuah, et de là jusqu’à
la petite oasis, est calcaire ; les longues
chaînes de montagnes qui s’étendent de lest à
l’ouest, et qui forment la vallée par laquelle nous
arrivâmes à cette oasis, sont aussi de nature calcaire
, et renferment fréquemment des eoquilles
fossiles, sur-tout des oursins et des nummulites; la
superficie du désert en est couverte en nombre
d’endroits. A peu de distance dans l’ouest du village
de Qasr, commencent à se montrer les g rès,
disposés en couches horizontales d’un gris-blanc,
bariolés de lignes roses par l’oxide de fer. Les
montagnes qui séparent les deux parties de cette
oasis sont aussi de grès, mais leur sommet est
recouvert d’une couche, de 4 à 8 mètres d épaisseur,
de roche volcanique; circonstance digne %
de remarque dans cette localité, et qui excitera
sans doute l’attention des géologues. On trouve
{/ans ces montagnes des fragmens de grès dur,