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 ce  vallon ;  à  deux  cents  pas  dans  l’ouest  dü  
 santon,  on trouve une source d’eau douce ferrugineuse. 
   Dans  le  sud,  j’aperçus quelques  excavations  
 grossières pratiquées  dans  la montagne,  
 probablement  les  restes  des  tombeaux  des  anciens  
 habitans. J ’observai aussi des ruines d’habn  
 tâtions anciennes en terre,  aujourd’huienterrées  
 dans  les  sables  jusqu’au  sommet.  Des  gens  du  
 Qasr  viennent  ici  pour  faire  paître  leurs  bestiaux  
 ou  pour  cultiver quelques  pièces de  terre  
 qu’ils  y  possèdent  :  il  arrive  souvent  que  personne  
 ne  réside  à   el-Hayz. 
 Le 13, nous continuâmes notre route pourFa-  
 râfreh.  A six heures et demie, nous nous mîmes  
 en  marche ;  après  trois  lieues  de chemin,  nous  
 trouvâmes une  petite  source  appelée Kamhin,  
 assez doùcê, mais de mauvaise qualité,  entourée  
 de quelques rejetons de dattiers. L a montagne de  
 Touêst  et  celle  de  l’est  se  rapprochent  et  finissent  
 par  former  un  entonnoir. Là masse  en est  
 Calcaire,  là  base  est  de  grès  : j’y  ai  trouvé  ce  
 dernier  en  grains.  Tout  le  désert  a  une  pente  
 vers  l’est.  A  la  jonction  des  deux  montagnes,  
 nous  montâmes  sur  un  plateau  élevé;  on  n’y  
 rencontre  plus  de grès,  tout le  sol est calcaire ; 
 on  y  trouve  fréquemment  de  la  chaux  carbo-  
 natée  de  l’espèce  appelée  spath  d Islande  :  la  
 pierre  est  d’une  blancheur  éblouissante.  Après  
 onze heures trois  quarts  de marche,  nous  campâmes  
 au  bas. d’un  rocher  nommé  Zàim.  La  
 partie  est  de  ce  désert  porte  le  nom  de  Ma-  
 croam;  la  partie  ouest,  celui  d el- Gouz-Abouzeid  
 *. 
 Les nuits  étaient toujours  très-froides;  le  14,  
 le  thermomètre,  qui  était  à  4°,1  à  six  heures,  
 marquait 28 degrés  à midi,  toujours  à  1 ombre.  
 Dès  le  matin,  nous  entrâmes  dans  une  vaste  
 plaine  où  l’horizon  se prolongeait à une  grande  
 distance  :  le  sol  en  est  pierreux ;  elle  s’élève  un  
 peu  vers  le  sud  et  l’est.  Rien  de  triste  comme  
 l’aspect  de  ce  désert;  la  blancheur  éblouissante  
 du  sol  calcaire,  jointe  à  la  réverbération  des  
 rayons  d’un  soleil  ardent,  nous  brûlait,  pour  
 ainsi dire, les yeux. Après cinq heures démarché,  
 nous  arrivâmes  à un espace rèsserré  entre  deux  
 rochers,  d’où nous descendîmes dans une vallée  
 très-large ,  également  formée  de montagnes cal- 
 *  Abouzeid  est  le  nom  de  plusieurs  hommes  connus  dans  
 l’histoire  orientale,  entre  autres  du  célèbre  Abouzeid  Honain  
 ben  Ishak,  médecin  du  calife Motaoukel,  et chrétien,  traducteur  
 d’Aristote, &c.  ,  mort  en  260  de  l’hégire.  ( Bibliothèque orientale  
 de  d’Herbeiot.  )  ■