pressé. Je crus m’apercevoir que beaucoup
d’entre eux ne s’attendaient pas à cette réponse.
L’heure de la prière vint interrompre l’assemblée.
Je laissai mon grand firman au cheykh
Aly, pour qu’il le fit voir aux deux plus anciens
cheykhs, qui, trop infirmes, ne sortaient plus :
c’était le cheykh faisant les fonctions de juge et
un autre.
J ’appris ensuite qu’après la prière, un conseil
secret entre les cheykhs avait eu lieu dans la
ville ; ils descendirent sur la place pour instruire
le peuple de leur décision. On tint en conséquence
une audience nouvelle ; chacun prit
sa place comme la première fois, et je revins
sur ma natte. Les cheykhs avaient renoncé à
envoyer le firman à Alexandrie. Cette résolution
trouva une vive opposition parmi les habitans :
ils discutèrent long-temps entre eux, toujours
dans leur dialecte ; plusieurs se retirèrent en
murmurant. Enfin on rendit une ordonnance
qui me permettait de voir les antiquités du pays,
mais toujours conduit par des guides que les
cheykhs désigneraient eux-mêmes. La nuit s’avançant,
chacun se retira. 9 1 Je suivis le conseil
dë Yousef J e Syouah, et feignis de ne pas
connaître le nom de l’île d’Arachyeh, jusqu’à
I. 5