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 de  nos  tours.  Quoiqu’il  nous  fût  défendu  de  
 rien  mesurer,  je  pus  compter  mes  pas,  et  je  
 reconnus  que  cette  enceinte est de forme-à-peu  
 près carrée,  et  qu’elle a  environ  100 mètres  de  
 to u r;  les murs extérieurs ont  environ  35  pieds  
 de hauteur. Les premières assises sont en pierres  
 sèches ;  le  reste  est  en  briques  crues.  La  construction  
 est généralement mauvaise t. 
 Dans une petite cour,  au  nord du Qasr et au  
 milieu d’une chambre obscure-,  on a pratiqué un  
 puits;  je descendis,  sur deux troncs de  dattiers,  
 dans  cette  chambre,  par une ouverture  étroite,  
 en  me  tenant  à  la muraille,  et  pieds  nus ;  la  
 pente  était très-rapide. La chambre est de  forme  
 demi-circulaire ;le puits, qui est au centre, est en  
 partie  couvert en bois  et  creusé  dans  le  roc ;  il  
 paraît contenir beaucoup  d’eau  :  les habitans  le  
 regardent  comme  un  trésor,  et  ils  ont  soin  de  
 le tenir tou jours  bien  fourni d eau, afin de pourvoir  
 au  cas  où  ils  seraient  obligés  de  se  renfermer  
 dans  le chateau et  de soutenir un blocus  
 contre  les .Bédouins.  Je   pense,  et  en  cela; les  
 traditions du pays sont conformes à mon opinion,  
 que ce puits  est  l’ouvrage  des anciens habitans, 
 Voyez  la vue  et le plan,  volume  I I ,  planche XXXV. 
 ai 
 pu  exister dans cet emplacement  une forteresse  
 antique.  Aujourd’hui  l’on  n’y  trouve  que  des  
 constructions  arabes,  excepté  le  puits  et  de  
 petits  hypogées  situés  dans  le  sud  du  village. 
 Tous  les  habitans  s’étaient  rassemblés  à  la  
 porte  de  l’enceinte  pour  nous  voir ;  ils  nous  
 accompagnèrent  jusqu’à  notre  sortie  et  jusqu’à  
 ce  que  nous  fûmes  hors  du  village.  J ’appris  
 d’eux  qu’en  1817  une  tribu  d’Arabes  nommée  
 Djouessy,  révoltée  alors  contre  Mohammed-  
 Aly,  était  venue  chez eux pour les piller :  à  son  
 aspect,  ils  emportèrent  dans  le  Qasr  tout  ce  
 qu’ils  purent  sauver,  et  s’y  réfugièrent  tous,  
 hommes,  femmes,  enfans. Les  cavaliers étaient  
 au  nombre  de  soixante :  ils  tentèrent  d’entrer  
 dans ce  château;  mais,  accueillis  par une  grêle  
 de  pierre  qui  les  fit  rétrograder,  ils  pillèrent  
 lès maisons  voisines  et  se  retirèrent  La  perte  
 des  habitans  ne  fut  pas  considérable,  parce  
 qu’ils  ont  l’habitude  de ne  faire  des  provisions  
 qu’au  fur  et  à mesure  de leurs  besoins. 
 Suivant une  tradition,  cette  oasis  fut  la première  
 que  conquirent  les  musulmans  sur  les  
 chrétiens  qui  habitaient  ces  déserts.  Nous  employâmes  
 le peu  de jours  que  nous y  passâmes  
 à  observer  la  latitude  et  la  longitude,  et  à 
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