
 
        
         
		VOYAGE  À  MÉROÉ,  
 nord.  Les  assises  ont  27  à  30  centimètres  de  
 hauteur;  on  remarque dans la construction  une  
 disposition  singulière  . A ïa première assise, les  
 pierres  sont  placées  en  parpaing,  c’est-à-dire  
 qu elles  entrent  de  toute  leur  longueur  dans le  
 massif de  la  muraille ;  à  l’assise  suivante,  c’est  
 leur longueur qui  se présente  sur  le  parement,  
 et ainsi de suite;  de cette manière, une pierre en  
 couvre  trois  :  avec  une  disposition  différente,  
 ces murailles ,  qui ne  sont construites qu’avec de  
 petits  matériaux,  auraient  eu  beaucoup  moins  
 de  solidité. La grande corniche,- qui parait avoir  
 régné tout autour, est d’assez bon style : au-dessus  
 s élevait encore une  espèce d’attique  avec sa corniche  
 haute de 0m,90,  et formant un parapet autour  
 du  terre-plein.  Les murs  sont inclinés avec  
 un  fort talus;  leur épaisseur ( comme on en juge  
 par  les  parties  ruinées)  est  de  2m,30;  au-delà  
 on  trouve  un  remplissage  de  pierres  informes,  
 jetées  sans  ordre  dans le  ciment,  et composant  
 le  terre-plein. 
 * Lare élevé sur le terre-plein,  au milieu de. la  
 façade  du  nord,  est,  comme on  l’a  dit,  d’ordre  
 dorique;  sa longueur est  de  7m,48  [ 22 pieds  et  
 demi].  Il ne reste plus aujourd’hui qu’une arcade 
 *  Vlÿez  vol.  I I ,  planche  XLIL 
 au milieu  :  de  là on  pouvait  descendre,  par  un  
 escalier  situé  au  nord ,  jusqu’au  sol  du  terrain  
 inférieur.  Les  façades  sont  ornées  de  pilastres ;  
 de  chaque côté de  l'arc  est  une  niche  ornée  de  
 petites  colonnes.  Dans  un  des  massife,  on  a  
 pratiqué  une vis  ou escalier tournant,  servant a  
 monter  sur  la  terrasse  :  il  a  une  issue  sous  
 la  voûte.  J ’observai  sur  beaucoup  de  pierres  
 quelques  lettres grecques  i s o l é e s ;   c’étaient  sans  
 doute  des  marques  de  repère",  pour  aider  a  
 mettre  en  place  les  pierres  taillées **• 
 Dans toutes  les ruines  de cette  oasis,  je  nai  
 pu  trouver  d’hiéroglyphes,  ni aucune construction  
 des anciens  Égyptiens; mais j’ai vu au  Dasr  
 les  restes  dun autre petit monument  en  pierres 
 de  taillé  ***.  V 
 Le  6 ,  M.  Hyde  nous  lit  ses  adieux ;  nous 
 avions passé ensemble trois jours  agréablement, 
 * On voit des  signes semblables  sur les pierres  du QasrQeroun,  
 temple  du Fayoum.  Voyez  Description-de  l’Egypte ,  pl.  69.  A ,  
 vol.  IV  et  A.  D.  ehap,  x v n   ,  section  H. 
 **  Vpyez  vol.  I I ,  planche XLIL. 
 > * *   Ayant e u   connaissance,  à mon retour  en France,  d e ! ouvrage  
 de M. Belzoni,  fai  été  surpris de  la méprise de ce voyageur,  
 qui a pris les murâilïes extérieures tfe  ce  terre-plein pour  les murs  
 d’un temple,  qu’il  suppose  être  celui  de Jupiter Ammon ; de même  
 il'cherche  les restes  d’une  inscription  grecque  dans le s  marques  
 des pierres  dont je viens  de  parler.