arriver à un petit village nommé Gharb-Asouân }
à trois quarts de lieue au nord-ouest d’Asouân.
Le 24 je me rendis dans cette dernière ville, pour
y acheter un chameau de plus : la journée se
passa à arranger les bâts de nos chameaux et à
préparer leurs charges.
Comme je quittais l'Egypte pour entreprendre
un voyage très-long | dans un pays dépourvu
de ressources, et que le passage d’une armée de
trois mille hommes devait avoir réduit à un
état plus misérabie encore, je ne voulais partir
que bien approvisionné : aussi achetai-je par-tout
ce qui me paraissait nécessaire, jusque dans ie
dernier viliage de l’Egypte. J ’eus beaucoup de
peine à me procurer des domestiques; tous
appréhendaient la fatigue et ies dangers de la
guerre : plusieurs se firent accompagner de leurs
femmes et de leurs enfans jusqu’à la frontière.
C H A P IT R E X V I IL
Départ pour la Nubie. — Couvent ruiné. — Granits de Syènê.
Debout. — Monumens du pays des Barâbrah. — Tableaux hiéroglyphiques.
— EI-Qalâbcheh. — Soumission des habitans. —
Dandour. — Difficulté de la route. — Temple de Kirchefi.
g — Deqqeh. — Chaussée dans le fleuve. — Derry. — Tomás.
Emploi fréquent de ïa cautérisation. -—’Perte du baromètre.
Ibrym, — Ebsambol ; récit de la découverte du temple
souterrain , et de la première. tentative faite pour l’ouvrir j
travaux de M. Sait. — Légumineuse employée en guise
de café.
Le 25 novembre , je fis charger mes deux
chameaux: M. Letorzec, mon interprète et moi,
nous montâmes chacun le nôtre ; mon guide
avait aussi le sien; mon capitaine de barque,
qui était Maltais, voulut me suivre, et devint le
directeur de ma caravane : j’avais avec moi
trois Arabes ; de sorte que nous étions huit, en
comptant le kabir. Nous prîmes route vers le
sud 12 degrés nord , derrière la chaîne de
montagnes qui borde le fleuve. Le chemin est
fatigant pour les chameaux, à cause des sables
qui couvrent la route. A trois quarts de lieue,
j’observai les ruines d’une petite église copte