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  dans une vallée agreste. Au sud, íes regards  
 se portent sur une immense étendue de rochers,  
 dont les cimes sont noires et arides, et sur d’autres  
 parties nuancées par les sables.  Cet  aspect triste  
 et  sauvage  était encore  assombri par íes nuages  
 épais  qui nous  dérobaient íes rayons  du  soieil. 
 En avançant plus au nord sur le N il, on trouve  
 quelques  rochers  épars. A trois quarts  de lieue  
 de  Tourouki  est  une  autre  îie  qui  porte  le  
 même nom,  et qui peut avoir une demi-lieue de  
 longueur :  l à ,  on  cotoie  le  Nil  de  très-près  : • T  .  # 
 il  est  toujours  couvert  de  rochers ;  ses  eaux  
 commençaient  à  être  très-basses  et  son  ïit  se  
 rétrécissait singulièrement. A onze heures, nous  
 passâmes Tanqour :  auprès  sont  quelques maisons  
 habitées ,  sur  íes  deux  rives  du  fleuve.  
 Nous continuâmes à marcher sur  un sol  désert;  
 il  est  elevé,  couvert  de  sable  et  de  fragmens  
 de  rochers.  Nous  apercevions souvent íes montagnes  
 qui existent sur  la  rive opposée. A midi,  
 nous  nous  trouvâmes  tout  près  du  fleuve ,  
 qui  là  est  encore  obstrué  de  quelques  rochers  
 ;  il  a  quatre  cents  pas  de  largeur. Trois  
 quarts  de  lieue  plus  loin  ,  s’élèvent,  de  
 chaque  coté  du  fleuve,  de  grosses  montagnes 
 nommées  al-Lamouï. Là,  le Nil forme un bassin  
 étroit,  qui,  dans les  basses eaux,  présente  une  
 multitude de  rochers  ép a rs,  où  croissent  quelques  
 végétaux  :  nous  y  aperçûmes  les  restes  
 d’une barque  brisée.  Plus au  n o rd , le  fleuve  est  
 beaucoup  plus  obstrué. Dans  l’endroit  où  nous  
 étions parvenus,  les  deux  rives portent le  nom  
 de Sonki  :  on  remarque,  sur  celle  de  droite,  
 quelques maisons habitées et des ruines en terre,  
 qui probablement sont les restes de constructions  
 coptes.  Les  rochers  escarpés  qui  s’avancent sur  
 le fleuve,  nous obligèrent  de  marcher à quelque  
 distance  à  eause des  sinuosités.  De  là  nous  entrâmes  
 dans  une  large  vallée  dirigée  nord  et  
 sud,  et  nous revînmes,  à  trois  h eures,  sur  les  
 bords  du Nil.  Un quart de  lieue plus  loin ,  sur  
 un  locher  eleve ,  se  voient  quelques  débris  
 d’habitations  construites  en  pierres  sèches.  On  
 remarque,  sur  la  rive  droite,  des  ruines  de  la  
 meme  nature ;  on  a  tout  heu  de croire  que ce  
 sont encore des restes d’habitations coptes. Nous  
 campames  a  quatre  heures  à O qmeh.  La route  
 est  extrêmement, pénible ;  il  faut  toujours monter  
 ou  descendre  à  travers  des  rochers  ou  des  
 sables  :  ce  chemin  raboteux  lassait  singulièrement  
 nos  chameaux,  pesamment  chargés;  pour  
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