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 On  voit,  parmi les roches,  de  beaux  pétrosilex 
 verts. 
 A huit heures et demie , nous dépassâmes une  
 île  qui  se  compose  de  rochers.  Sur  la  partie  
 orientale du fleuve, se trouve Absaïd ou Absauï,  
 consistant en quelques habitations : notre marche  
 près du Nil était continuellement arrêtée par des  
 rochers,  avec quelques pièces de terre cultivées,  
 éparses  ça  et  là.  La  route  devint  agréable  en  
 approchant  de Gorgot,  un  des  plus  grands  villages  
 de Dâr el-Mahas,  situé au bas d’une haute  
 montagne  qui  s’étend dans  1 ouest;  nous  y  trouvâmes  
 plusieurs  chameaux.  Ce  lieu  est  aussi  
 connu  sous  le  nom  de  Village  des Abâbdehs,  
 parce  que  ces  derniers  restent  quelquefois  à  
 Gorgot  et  y  laissent  leurs  chameaux. 
 Sur  l’autre  rive  est  Sadikorti,  pays  cultivé :  
 on  voit de  ce  côté  les  montagnes  s’élever  dans  
 l’est.  En  suivant  la rive  occidentale ,  nous  arrivâmes  
 vers  les  dix  heures  à Andek,  lieu  consistant  
 en quelques grandes maisons : nous entrâmes  
 ensuite  sur les  terres de Sesceh. A dix heures  et  
 demie,  nous gagnâmes une montagne située sur  
 le  bord  du  fleuve ;  son  sommet  est  couvert  de  
 ruines  en  briques  crues,  restes  d’une  vaste  enceinte  
 fortifiée,  qui  renfermait des  habitations  
 Les  briques  sont  petites  ;  les  murs  ont  été  
 restaurés  avec des pierres brutes  :  tout  annonce  
 que  c’est  un  ouvrage  des Musulmans.  Au  sud-  
 ouest  de  cette  montagne ,  j’aperçus  quelques  
 colonnes  de  style  égyptien.  Nous  arrivâmes  
 dans  cet  endroit  à  onze  heures,  et  nous  y  
 campâmes pour  avoir  le  temps  d’en  examiner  
 les  antiquités.  Notre  marche  avait  duré  trois  
 heures. 
 C’est  un  petit  monument  égyptien  :  on  voit  
 encore  sur  pied  quatre  colonnes,  sur  douze  
 qui  le  composaient ;  on ne  retrouve  des  autres  
 que  les  bases ;  les  fouilles  que  j’y  ai  faites me  
 les  ont  montrées  à  découvert.  Il  ne reste  que  
 quelques  débris  de  murailles  dans  la  partie  
 septentrionale  de  l’édifice.  Les  matériaux  de  
 ce  temple  ont  été  enlevés ;  on  ne  voit  plus  sur  
 le  sol  que  de  petits  fragmens  de  grès  :  les  colonnes, 
  à chapiteaux en feuilles  de palmier,  très-  
 courtes ,  et moins  agréablement proportionnées  
 que celles  de  Gourien-Taoua,  portent  chacune  
 diverses figures hiéroglyphiques,  disposées dans  
 un  tableau  qui  peut  avoir  un mètre  d’étendue  
 en  carré  :  ou  y  remarque  une  image  d’Isis  
 offrant des fleurs  de  lotus  à Osiris,  qui  tient  le 
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