trouvai des gens assez hardis pour oser me
louer des ânes. Nous partîmes, faisant route
dans i’ouest quelques degrés n o rd , et traversâmes
durant une heure une plaine couverte de
sel ; ensuite nous eûmes deux’heures d’une
marche pénible dans les sables. Nous passâmes
devant un vaste étang d’eau salée, àu nord de
notre route r ensuite en vue de la montagne
d’ef - Garah el - Kamyseh , et nous arrivâmes
aux ruines nommées A'moudeyn [ les deux
Colonnes ] , situées à deux lieues à l’ouest
10° nord de Syouah, Ce sont les restes d’un
monument dont une partie de la façade et
du derrière est. encore existante : il avait 29
mètres 10 centimètres de longueur, sur 8
mètres 24 centimètres de largeur. L’état de
ruine où se trouve cet édifice ne^ permet pas
de reconnaître sa distribution intérieure. La
façade principale est au sud, et construite en
petites pierres de taille de 18 centimètres] de
hauteur d’assise ; les murs en sont inclinés en
talus : les autres murailles ont été construites
en briques crues de 35 centimètres de longueur
sur 16 et 12 d’épaisseur. Sur la façade on voit
quelques lettres grecques. Cette construction
peu importante, qui peut appartenir aux bas
temps, se trouve isolée sur un mamelon désert
et entouré de sables : la pierre de ce mamelon
est un calcaire coquillier.
A un quart de lieue de là, dans le nord-est;
j’observai les restes d’une autre construction
en p i e r r e d e taille : les murailles en sont
épaisses ; mais leur état de dégradation ne
permet pas de juger à quel monument elles
ont appartenu : leur étendue est de 30 mètres.
Cet endroit prend son nom de la montagne
voisine; on l’appelle Beled el-Kamyseh.^Beaucoup
de décombres annoncent, à la vérité, les
débris d’un village ancien, où les habitans actuels
ont élevé quelques maisons. La position
de ce hameau est agréable : il est arrosé par un
petit ruisseau d’eau doüce qûi serpente vei s
le nord et l’ouest des ruines, et traverse des
vergers fertiles en oliviers, en grenadiers et en
pêchers, répandus çà et là. J e vis sur ma route
des fragmens de coquillages roulés, qui me
parurent appartenir à des coquilles fluviátiles.
Je fis la recherche de celles-ci dans les sources
voisines, et jy recueillis l’ampullaire du lae
Marëotis, que plus tard je retrouvai très-fréquemment
dans les grandes sources de cette
oasis. Les habitans de Syouah appellent cette