offre une belle apparence ; on y reconnaît aisément
I ouvrage des Musulmans. C’est une citadelle,
avec des restes de tours bien bâties en
pierres sèches et brutes, tirées de la montagne.
Je trouvai dans ce château un certain cheykh
nommé Mahammed ; il vint au-devant de nous ;
il était vêtu d’une chemise fine de toiie bïeue,
portait des sandales, et un petit peigne à barbe
suspendu à son cou. II me dit que c’était son père
qui avait construit ce château : il m’engagea à y
passer la nuit; mais je n’acceptai pas son
offre / voulant marcher encore quelques heures.
Mon guide, vieillard respectable, me fit signe
de ne pas m’arrêter : il craignait que je n’acceptasse
la proposition de ce cheykh. Voici
l’histoire de cet homme. Son père, cheykh
Abd el-Gader, fit élever cette forteresse; il
était gouverneur de la province d’el-Mahas, et
avait quatre fils : Mahammed n’était pas l’aîné.
Après la mort de son père, l’ambition de Mahammed
le poussa à tuer ses trois frères et deux
de leurs enfans. Ces crimes furent commis vers ‘
la fin du règne des mamlouks en Ëgypte. Dès-
lors Mahammed se trouva souverain de la province.
Ayant appris l’arrivée d’Ismâyl pacha en
Nubie, et craignant de recevoir la récompense
de ses forfaits ; il prit la fuite avec les mamlouks
de Dongolah, et se retira à Chendy. Espérant
en la clémence d’Ismâyl, il était revenu depuis
quelques jours ; mais l’attente du châtiment
qui! avait mérité ne lui laissait aucun instant
de calme.
En ce heu, je trouvai quelques belles roches
feld-spathiqües et des pétrosilex verdâtres : près
du chateau est la petite bourgade de Tynareh ,
consistant en quelques maisons situées sur les
deux rives du fleuve. A trois heures et demie ,
nous passâmes Atbor, grande de ou se trouvent
des montagnes, et dont les bords seuls présentent
quelque végétation et des dattiers épars : sur la
rive orientale est Absara, ou les montagnes sont
plus élevées. ' A quatre heures, npus fîmes une
lieue dans iiif désert, et ensuite nous suivîmes le
Nil jusqu a près de six heures. Nous-campâmes ,
après dix heures et demie de marche, à
Koumar, petit village où se fait remarquer une
grande maison en briques, à murs inclinés, et
qui a quelque apparence : l’autre rive du fleuvè
se nomme Agnour.
Le 8, nous partîmes à sept heures e t demie :
après une marche de trois quarts de lieue, nous
arrivâmes à Gorgot. J ’observai, sur le sol , des