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 lieues de  circonférence ;  il est situé  à vingt-cinq  
 ’ lieues environ au nord-ouest de Syouah. On  sait  
 quels  efforts  fît  Browne  pour  faire  passer  son  
 cheval  à  la  nage  jusqua  ces  îlots;  ils  ne  méritaient  
 pas sur-tout qu’on y transportât une barque  
 à travers le désert,  depuisTerrâneh,  c’est-à-  
 dire,  durant un  trajet de dix-sept jours entiers.  
 Javoue  cependant  que  j’aurais  été  curieux  de  
 sonder  ce  lac  ,  de  parcourir  ces  îlots  et  d’en  
 reconnaître la nature ; mais les voyageurs étaient  
 fatigués ; je  l’eusse  été  de même.  Ils revinrent  à  
 Syouah  voir  le  temple  d’Omm-Beydah  et  
 observer les restes  de ses enceintes : la  figure du  
 dieu Ammon ,  répétée  dans  les  sculptures ;  la  
 fontaine, qui est sans doute celle du Soleil ;  sa position  
 ; le village de Gharmy, qui dut  être sa citadelle, 
   e t  d’autres  particularités,  concourent  de  
 plus en plus à faire reconnaître  cette ruine pour  
 celle  du  temple d’Ammon,  qui  a été  l’objet  de  
 tant  de  recherches *. 
 *  II est à regretter que  ces  voyageurs, ayant  la  force  en  mam)  
 n’aient  pas  entrepris  quelques  fouilles  dans  les  ruines  d’Omm-  
 Beydah.  L’occasion  est  sans  doute  perdue  pour  long - temps,  
 puisque  Syouah  refuse  aujourd’hui  d’acquitter  les  tributs  que  
 le  pacha d’Egypte  lui  a  imposes.  Voyez le  Voyage  à  l’Oasis de  
 Syouah,  &c.,  cité  au commencement dè  ce  volume. 
 C H A P IT R E   XV. 
 Visite  à  Ismâyl  pacha,  — Acquisition  d'une  barque  pour  le  
 voyage  de  Nubie.  —  Départ  du  Caire, —  Submersion  d’une  
 barque,  — Min^eh. —  Syout.  — Retard  de  l’expédition.  —  
 Gournah ;  séjour  dans  un  hypogée ;  description  des  peintures.  
 — Objets  trouvés  dans  les  fouilles. 
 M | D ro vett i  me  présenta  à  Ismâyl  p ach a,  
 fils ne Mohammed-Aly,  qui  se  disposait  à  aller  
 dans  la Haute-Egypte  pour  se  mettre  à  la tête  
 de l’expédition de Dongoïah ; ce prince m’assura  
 de  sa protection,  et me  fît  espérer toute  espèce  
 de secours pour mon voyage. 
 II  était  difficile  de  trouver  des  barques  à  
 louer;  elles  étaient toutes retenues pour  l’expédition: 
   je me  décidai  donc  à  en  acheter  une;  
 c’était  un  petit bâtiment  européen,  long  de  8  
 mètres,  portant  une  voile  latine;  une  petite  
 chambre au milieu pouvait loger trois personnes ;  
 trois  hommes  conduisaient  cette embarcation t  
 j’espérais  pouvoir  lui.  faire  franchir  les  cataractes  
 ,  et remonter ainsi  le N il,  à  une  grande  
 distance;  elle  devait  me  servir  encore  pour  
 visiter  les  cataractes  et  les  des  du-fleuve*