trop vrai que des obstacles réels m’empêchaient
d’avancer plus loin sans courir le risque d’être
pillé et de perdre au moins tous mes instrumens.
Les gens de Syouah envoyèrent du monde à la
poursuite des Bédouins. Quelques autres habi,-
tans que j’avais gagnés, et d’autres que j’avais
fait questionner par le cheykh Aly sur le prétendu
temple d’Arachyeh, répondirent qu’il n’y
avait en qe lieu aucune ruine; d’autres pourtant
avaient entendu dire qu’il en existait; mais personne
ne les avait vues. Je soupçonnai dès-lors
que l’existence de ce monument pouvait être
une pure fable, , accréditée aujourd’hui par fa
tentative du colonel Boutin, q u i, exprès pour
le visiter, avait fait transporter une barque à
dos de chameau, à travers un désert de quinze
jours de marche : entreprise étrange, qui attestait
aux»ÿeux des gens du pjays l’existence, d’un
trésor dans l’île du lac Arachyeh:
La tentative de Browne, à les en croire, n’est
pas moins extraordinaire ; il voulut mettre son
eheval'à la nage dans le lac , et passer avec lui
sur les îlots : ce fait est resté présent à la mémoire
des habitans, qui me l’ont raconté. «Ils
«avaient observé, me dirent-ils, que plus il
» persistait à lancer son cheval dans l’eau, et
» moins il pouvait avancer; l’eau se séparait
» devant lui d’une manière miraculeuse, et me-
« naçait de l’engloutir : ce qui serait arrivé si
» ses gens ne l’avaient retenu. « J entendis des
habitans se dire à cette occasion : « Des chrétiens
peuvent-ils se tromper? « Ils oubliaient
que c’étaient leurs rapports qui avaient conduit
Browne jusqu’au lac mystérieux.
Je questionnai les Arabes venus d’Audjeïah
sur les antiquités qui pouvaient exister dans
qette oasis. Ils me dirent qu’à sept journées de
marche, dans l’ouest de Syouah, se trouvé
Jalot, ïe plus grand village de l’endroit ; et
qu’auprès sont les restes d’un ancien monument,
au lieu appelé Ouad-^ille ou Oud- Aile. A
Audjelah est le second temple y à une journée
de distance du premier. On dit qu’il y a
encpre des ruines du nom de Oum-Messous ;
un troisième et très-petit village se nomme
Marctdem *. La comparaison qu’on fait de ces
ruines avec Qasr-Roum , me porté à croire
qu’elles sont, Fouvrage des Romains.
A sept journées encore plus à l’ouest de cette
oasis, est Barqah-Bengazy, village beaucoup plus
* La plupart de ces détails manquent à la description de
Hornemann.