
 
        
         
		caires ;  au  bout  de  trois  quarts  d’heure,  après  
 avoir  traversé  cette  vallée,  nous  descendîmes  
 dans  une  autre plus  étroite. Le  calcaire  de  ces  
 diontagnes n est plus semblable à celui dont nous  
 venons  de  parler;  il est dur,  souvent imprégné  
 de  fer,  de même  que  celui  de  la petite  oasis.  Il  
 y a dans cette  vallée  beaucoup d’herbages  et  de  
 dattiers.  Le  sol  a  dû  être  habité  et  cultivé  par  
 les  anciens ;  maintenant il est  couvert de sable ;  
 on n’y  connaît  aucune  eau  douce :  il  en  est  de  
 même de beaucoup d’autres endroits  situés dans  
 le voisinage des oasis ;  ils ont été  engloutis  sous  
 les  sables.  Les  oasis  mêmes  ne  sont  plus  ce  
 qu’elles ont été ;  la  diminution  de leur territoire  
 est en grande partie le fruit de la  négligence des  
 habitans. 
 Après  avoir  rémonté  le  désert,  nous  campâmes  
 sur  un monticule  de  sable  où se  trouve  
 une source entourée de palmiers;  c’est une excavation  
 qui  a  10  mètres  de  circonférence  :  il  y  
 croît  des  joncs ;  l’eau  est  bonne  et  douce.  Cet  
 endroit  s’appelle  el-A’yn  el-Ouâdi [ la  fontaine  
 de lavallée]. 
 Le  15  février,  à  six  heures  du matin,  nous  
 nous mîmes en  route,  et nous traversâmes d’immenses  
 plaines  rocailleuses  parsemées  de mon* 
 ticules  calcaires,  A  F ouest,  nous  avions  unè  
 chaîne de montagnes  dirigée  dans  le. sud-ouest;  
 les formes de ces rochers isolés, souvent bizarres,  
 semblent  offrir,  à  quelque  distance,  Fimage  de  
 tombeaux musulmans en ruines. Un accident qui  
 faillit nous être funeste,  vint rompre la monotonie  
 du voyage : mon interprète et moi nous fûmes  
 jetés  à  bas  de nos  chamelles  sur  le  rocher  nu ;  
 elles  avaient  été  mordues  et  effrayées  par  un  
 chameau de la caravane, d’espece vicieuse. Cette  
 chute  fut  terrible *;  il me.  fut  impossible  de  me  
 relever ;  mon  interprète  était  tombe sur la tê te ,  
 et  je ressentais de vives douleurs dans  les reins:  
 mais  nous  étions  près  du Farâfreh;  le  désir d’y  
 arriver  nous  donna  des  forces;  au  bout  dune  
 heure,  nos Arabes nous aidèrent à remonter sur  
 nos dromadaires. M. Letorzec aurait eu le même  
 so rt,  s’il  n’eût  pas  été  en  arrière  :  cependant il  
 ne  fut  pas  plus  heureux  que  nous  ;  car,  dans  
 le cours  de  ce voyage,  et ne pouvant maintenir  
 son  chameau, parce  qu’il avait les mains embarrassées  
 par  sa  boussole  et  par  ses  papiers,  il  
 tomba trois  fois  de  sa monture. 
 Nous  découvrîmes,  vers  le soir,  les palmiers 
 *  Un  homme  monté  sur  un  chameau  de  taille  ordinaire ,  a  la  
 téte élevée de  8 pieds au-dessus du so l,  et quelquefois plus.