sceptre et la croix à anse;. Ces figures sont
presque totalement dégradées et le travail
en est peu soigné. Au bas, de ces colonnes ,
comme de celles du temple de Gourien-Taoua,
sont représentés des captifs, les bras liés derrière
le dos; ils diffèrent par leur chevelure,
laquelle a du rapport avec celle desBarbarins :
on croit y reconnaître des figures de femmes.
Si l’on en juge d’après la position de ces
tableaux hiéroglyphiques , l’entrée principale
du monument devait être à l’est. Il occupe
l’angle nord-ouest d’une vaste enceinte dont
on n’aperçoit que de faibles débris au-dessus
du sol. Ces ruines sont dans une vaste plaine
inculte, qui s’étend dans l’ouest, à un demiquart
de lieue du fleuve.
En face de Sesceh est une grande île en paftie
cultivée. J ’en pris le plan et je dessinai la topographie
des petites ruines mentionnées ci-dessus.
( Voyez vol. II, pl. VII etVffl.) La position du
monument est par 20° 05' 54" de latitude nord,
et par 28° 26' de longitude est, obtenue par
quatre observations des distances de la lune au
soleil. Le lendemain, 9 janvier, à 8 heures,
nous reprîmes notre route ; nous dépassâmes
Soudlai; hameau composé de quelques maisons,
et Artemiri, longue île bien cultivée. Dans cette
partie, les bords du Nil sont garnis de dattiers
qui masquent la vue de l’autre riv e , où est
Maguerbi. A neuf heures et demie, nous passâmes
Chadeh-Toura, petite habitation, et nous
arrivâmes à Kouké, grand village d assez belle
apparence, avec 4 à 500 pas de terre cultivép
sur la rive du fleuve. Nous y trouvâmes un
qâymaqâm, qui commandait le village ; le kâchef
d’Ouâdy-Halfah m’avait remis une lettre pour
lui, afin qu’il me procurât quelques provisions:
cette lettre ne me fut d’aucune utilité; je ne
pus obtenir ni dourah, ni farine. Nous étions à la
veille de manquer de pain : le qaymaqâm me dit
qu’il ne pouvait pas trouver de farine pour lui-
méme. Il me donna une lettre pour les chefs
des villages plus éloignés ; mais je présumai
bien quelle ne me servirait pas plus que la
première. Après nous être arrêtés là cinq quarts
d’heure, nous continuâmes notre route. Nous
aperçûmes quelques montagnes à une grande
distance dans l’ouest. Sur l’autre riv e , le désert
est uni et n’offre aucun terrain cultivé : nous
traversâmes'un sol aride, offrant toutefois quelques
herbages. A une heure et quart, nous
arrivâmes à Kayabar ou Qadjebah , village