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 : la distance est de quatre heures. Pendant  
 deux heures, nous traversâmes un terrain aride,  
 et  nous  atteignîmes  ies  bords  du  Bahr-Yousef  
 ou  canal  Joseph ,  qui  apporte  dans  le  Fayoum  
 i abondance  et  la  fertilité.  En  marchant  avec  
 attention  sur  ses  bords,  je  trouvai  la  coquille  
 du  genre  iridine,  belle  espèce  très-recherchée  
 et  fort chère,  connue vulgairement sous le nom  
 de palme  de  la  Chine* ;  elle  est  très-commune  
 dans  les  canaux  du  Fayoum,  et  même  dans  
 ceux  de  la  Basse-Egypte,  où  les  habitans  en  
 tirent parti  pour gratter  et préparer le lin. Dans  
 la Haute-Egypte, les femmes,'dans leurs maisons  
 et  sur  les  places  des  marchés,  s’en  servent  
 comme  d’une  cuiller  pour  transvaser  l’huile  et  
 le  beurre,  et  mesurer  diverses denrées. 
 Nous  suivîmes  les bords.de ce  canal,  plantés  
 de  palmiers  et  de  figuiers  qui  nous  servaient  
 d’ombrage pendant notre marche. A  une heure,  
 nous  arrivâmes  à  Medynet.  Le  kâchef  n’était  
 pas de  retour  de l’expédition  contre  les  Arabes  
 Oualad - Aly  :  je  ne  trouvai  qu’Ibrahym  aghâ, 
 M. Savigny, membre de  l'Académie des sciences,  lavait aussi  
 trouvée  lors  de  i’expe'dition  française;  mais  ce  fait  n’e;tait  pas  
 encore  publié. 
 qui  commandait  en  son  absence;  je  lui  pré  
 sentai  les  fîrmans  que  j’avais  reçus  du  kiahya-  
 bey :  il me  donna  une maison,  et me témoigna 
 beaucoup  d’égards. 
 Le  13,  à  la nuit,  nous  entendîmes  plusieurs  
 coups  de  canon,  qui  annonçaient  le  retour  de  
 Korfosch-bey,  gouverneur  du  Fayoum,  arrivant  
 du  désert  avec  une  troupe  de  cavalerie  et  
 une  longue  suite  d’Arabes  et  de  chameaux.  
 Dans  cette  expédition,  ils  avaient  totalement  
 défait  les  rebelles,  et  pris  une  grande  quantité  
 de  chameaux  et  de  moutons.  Après  quelque  
 résistance,  les  Arabes  setaient  rendus;  une  
 autre  partie  de  la  tribu  était  allée  en  toute  
 hâte  auprès  du  cheykh  de  Damanhour  pour 
 implorer  son  pardon. 
 Quand  on  réfléchit  que  la tribu  des Oualad-  
 Aly,  la  plus  redoutable  peut-être  et  la  plus  
 nombreuse  de  celles  qui  campent  sur  la  lisieie  
 de  t’Égypte,  cède  si  promptement  aux  troupes  
 de  Mohammed-Aly  pacha,  on  voit  combien  la  
 puissance  de  ce  prince  augmente  chaque  jour.  
 Son  nom  commence  à  inspirer  la  terreur  chez  
 tous  ses  voisins.  En  combinant  la  force  et  la-  
 dresse , il  a su  jusqua  présent se  défaire  de tous  
 ses  ennemis,  et  purger  entièrement  son  terri"