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 veille. Après sept heures de marche ,  nous nous  
 trouvâmes  en  face  des  montagnes  Gadzelet  el-  
 Djafara  et  Qasr  el-Djafar %  qui  s’aperçoivent à  
 une  grande  distance  :  ici  Fon  voit  la  chaîne de  
 montagnes  se  rapprocher  dans  le  sud. A  sept  
 heures  de  marche,  cette  partie  de  désert  est  
 appelée  Sabakhah  el-Garah. 
 Le 6 ,  nous partîmes  à sept heures, marchant  
 à Fouest,  et nous arrivâmes dans une vaste plaine  
 toute  couverte de sel ;  sa superficie  est sillonnée  
 comme un champ nouvellement labouré,  ce qui  
 rend le chemin très-pénible  pour  les  chameaux.  
 Le  sel  cristallisé  est  parfois  de  la  plus  grande  
 blancheur. Le sol  est calcaire,  en  partie  coquil-  
 lier;  il y  a  beaucoup  de couches  de  chaux  sulfatée  
 (ou gypse) en fer de lance. Après six heures  
 de marche,  nous montâmes  sur un terrain plus  
 élevé;  nous  approchions  de  la  chaîne  de montagnes  
 d’el-Garah.  Bientôt  nous  découvrîmes,  
 en  face  de  nous,  une  vallée  fertile  en  palmiers  
 et en acacias, avec beaucoup d’herbes épineuses,  
 et  un  village  qui  dépend  de  Syouah.  A  cinq  
 heures  ,  nous  rencontrâmes  les  premiers  her- 
 *  Le  mot  qasr  désigne  ordinairement  une  construction  ancienne. 
 bages  que  renferme  ce  désèrt;  nos  chameaux  
 nous y portèrent  avec  beaucoup de peine;  nous  
 y  campâmes après  dix  heures  de marche  :  nous  
 n’étions plus qu’à vingt lieues environ de Syouah.  
 Les  Arabes  allèrent  nous  chercher  de  l’eau  
 fraîche,  qui  se  trouva  être  extrêmement  salée;  
 on  nous consola  en  nous  en  faisant  espérer  de  
 moins mauvaise pour le  lendemain. 
 Le 7, après une demi-lieue de chemin à Fouest,  
 nous  arrivâmes  au  village  appel è  el-Garah*,  
 nom  emprunté  à  la montagne  où  il  est  situé :  
 sa  position  est  pittoresque ;  il  est  élevé  sur  un  
 rocher  escarpé  qui  domine  les  environs ;  ses  
 maisons,  en  partie  ruinées  ,  sont  construites  
 en'pierre  cimentée  avec  dè  la  terre.  Le  rocher  
 en-dessous  est  excavé  :  on  y  voit  plusieurs  petites  
 chambres  taillées  daiis  le  roc ;  le  travail  
 en est assez  grossier,  et  il ne  s’y trouve aucune  
 sculpture ;  néanmoins,  je  suis  porté  à  croire  
 qu’elles  sont  l’ouvrage  des  anciens. Ge  village,  
 vu  à  quelque  distance,  présente  l’aspect  d’un  
 amas  de  ruines.  Il  est  situé  dans  la  vallée,  
 entre  la  grosse  chaîne  de  montagnes  el-Garah, 
 C’est sans doute le village où passèrent Browne et Hornemann ;  
 mais  ils  ïe  citent  sous  les noms  de Karet-am-el-Sogheïr et Oumm-  
 Essogheïr.