en revoir ie joli temple, qui est très-bien conservé.
A une lieue au sud s’élève une forteresse
entièrement construite en te rre , nommée
Ghourtah ; elle est l’ouvrage des Arabes. Les ha-
bitans de Deqqeh et des environs s’y renfermaient
pour s y défendre contre les incursions des
Arabes du désert qui venaient ravager le pays.
A deux lieues plus loin, vers le sud-est, on
aperçoit l’île de Zerar , qui est à trois quarts
de ïieue de là; je vis Je petit temple romain de
Meharraqah. A fa distance d’un quart de lieue
de ce temple, les rochers commencent à s’élever
sur la rive du Nil : là se trouvent des restes
dhabitations et de gros murs en pierres sèches,
qui indiquent assez Fexistence d’un ancien
vihage. Près de là , nous campâmes au bord du
Nil , après environ neuf heures de marche.
A partir de Debout, j’avais remarqué de distance
en distance , sur les rives est et ouest du
N il, des chaussées en pie rre, qui s’avancent
de trente à cinquante pieds dans le fleuve ;
ii est très probable qu elles ont été construites
par ies anciens, pour empêcher les grands
courans d’emporter le peu de terre qui borde
ie N il. car les habitans sont si pauvres, qu’ils
ensemencent jusqu à de petits morceaux de
v
terrain de quatre à cinq pieds en carré, souvent
même au milieu des rochers. Dans la nuit,
nous nous éveillâmes en sursaut; nos chameaux
s’étaient levés précipitamment je sortis, et je
connus aussitôt le sujet de leur épouvante, en
voyant deux hyènes qui venaient du désert et
allaienWabreuver au Nil.
Le 30 novembre, nous marchâmes une
heure dans la montagne, toujours,en suivant
le Nil. Cette partie du fleuve ne p résente,
aux environs, aucune terre labourable; on y
remarque quelques acacias, et d’autres végétaux
épars qui y croissent très-bien. Cette
rive est couverte de sables qui viennent du
désert, et se jettent dans le fleuve; le passage
est très-étroit. A dix heures , nous montâmes
encore vers le désert, sur un rocher très-élevé.
On trouve au bord du fleuve des ruines coptes
en briques crues. Là, nous remarquâmes que
les montagnes, tant à l’est qu’à l’ouest du fleuve,
sont plus élevées et plus volumineuses que celles
que nous avions traversées plus bas. Nous passions
par une foule de petites sinuosités ; des
montagnes de grès isolées, de forme conique,
bornaient notre horizon. Le chemin était inégal ;
il nous fallait très-souvent faire des détours pour