conserve Findépendance de Syouah, mais le
temple de Jupiter AmtiiQn, Une nombreuse
escorte devoit leur assurer un heureux succès.
J e dus encore à la complaisance de M. Brine
une petite barque qu’il me fit obtenir ; et ie
14 au so ir, nous quittâmes Reyremoun pour
nous rendre au Caire. Le 15 nous passâmes
Minyeh, ie lendemain Benysoüeyf ; bientôt les
sommets des pyramides nous signalèrent Fap-
proche du Caire. Ii s'’éleva aussitôt un fort
vent du nord qui nous retint jusqu’au soir,
avant de pouvoir débarquer. Nous arrivâmes
au Caire ie 18, de bonne heure.
J e n’y vis point ie pacha ; ia peste s’étant
déclarée à ia citadelle, il s’était retiré dans sa
maison de plaisance de Choubrah , où il n’était
accessible qu’à peu de personnes.
Le 2 avril , je vis arriver au Caire M. le
chevalier Drove tti, venant de Syouah avec
MM. Linan et Ricci, qui l’avaient acompagné.
Ils étaient partis de Terrâneh avec l’expédition
envoyée par Mohammed-Aly. Cette expédition,
forte d’environ deux mille hommes, avait de
l’artillerie; elle était commandée par Hassan-
bey, gouverneur de la province de Bahyreh.
Après quatorze jours de marche, ils arrivèrent
à Zeytoun. Les Européens s’y arrêtèrent pour
observer les antiquités qui s’y trouvent : dans
cet intervalle, Hassan-bey , à la tete de ses
troupes, s’avança sur Syouah, à deux lieues
de Zeytoun. En arrivant, il ne fut pas peu
surpris de voir que les habitans s étaient retranchés,
qu’ils avaient inondé les lieux par où
devait passer l’a,rmée, et qu’ils se tenaient prêts
à combattre. Aussitôt le bey ordonna à ses
troupes de commencer les hostilités : on en vint
aux mains. Les gens de Syouah, disposés eu
tirailleurs, se masquaient derrière leurs dattiers
et les murailles de leurs jardins ; pendant trois
heures ils opposèrent la plus vigoureuse résistance
: la place ne céda qu’à la force de l’artillerie;
un boulet qui tua dans la ville une femme
et ses enfans, les effraya et amortit leur courage.
Les habitans perdirent quarante hommes, e t
Hassan-bey, quinze. Les premiers avaient contraint
d’entrer dans leurs rangs une caravane de
cent Arabes, venus des environs de Benghazy
pour affaires de commerce : il y avait mille fusils
dans Syouah. Le bey frappa sur la ville une
contribution de dix mille talaris, pour s’indem-
niser des frais de la guerre ; et il voulut leur
imposer un tribut de deux mille charges de