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 c est dans  cette  saison  que  s’y  introduisent  lés  
 loups  et  les  gazelles.  La  rive orientale présente  
 un beau  passage pour les barques, iarge  de cinq  
 cents pas environ. 
 Vers le soir,  je gagnai la rive, où  je retrouvai  
 mes Arabes et mon radeau,  sur lequel je remontai, 
  Le Nil était un peu g ro s,  et  j’y  éprouvai de  
 rudes  balancemens. Une attache  du radeau vint  
 à se  rompre : peut-être  l’accident eût  été grave,  
 sans  ia  promptitude  avec  laquelle  un  de  mes  
 Arabes  rapprocha  fes  pièces  de  bois;  nous  les  
 attachâmes avec le schâï  démon domestique. La  
 traversée  dura une demi-heure ;  le courant nous  
 fit  descendre beaucoup  au-dessous  de  l’endroit  
 d ou nous étions partis. Enfin, nous regagnâmes  
 notre ten te,  et  j ordonnai aussitôt ies préparatifs  
 du  départ pour le lendemain  matin,  g 
 Le 3 janvier, nous partîmes à huit heures, A  
 un quart de lieue de marche,  finit  l’île de  Sâys,  
 et  commence  celle  de  Nelouaty  :  près  de  son  
 extrémité  orientale,  se  trouvent  deux  restes de  
 constructions anciennes, en terre, ayant la forme  
 de  tours  carrées. L’île paraît fertile;  on y remarque  
 beaucoup dé dattiers : elle après d’une  demi-  
 lieue  de longueur.  Nous marchions sur la lisière 
 des terres  cultivées,  qui ont de cent à deux cents  
 pas  de  largeur  le  long  du  Nil.  A  dix  heures,  
 nous  passâmes à Abraq,  qui contient  quelques  
 habitations  ;  en  face,  se  trouvent  les  petits villages  
 d’Eboudah  ou A’boudy  et  Samarta,  qui  
 abondent  en  dattiers :  à  onze heures,  nous  côtoyâmes  
 l’île  d’Ouâousy,  qui  est  habitée;  nous  
 vîmes ensuite le village d’Aday, où sont quelques  
 maisons d’assez  belle  apparence  :  à  l’extrémité  
 sud-est,  nous  trouvâmes  Neloua,  autre village  
 où  l’ôn  remarque  les  ruines  dé plusieurs petits  
 monumens ;  il  n’existe  sur  pied  qu’une  seule  
 colonne environnée de ses  décombres ; le temple  
 est  de  style  gréco-égyptien.  Les  colonnes  sont  
 à pans  légèrement  creusés  au  milieu ^ t  offrant  
 l’apparence  de  cannelures.  Les  chapiteaux  sont  
 surmontés  d’une  grande  figure  emblématique,  
 représentant  la  tête  d’Isis  avec  des  oreilles  de  
 belette,  au-dessus  de  laquelle  est  un  dé où  est  
 sculptée  la  façade  d’un  temple  avec  des  hiéro^  
 gïyphes  et  les  accessoires  connus. Ces colonnes  
 ont  3  mètres  80  centimètres  de  circonférence  
 ;  chacune  est  ornée  d’une  ligne  d’hié-  
 roglyphes.  On  remarque,  sur  des  parties  de  
 soffites  écroulées,  des  débris  de  figures  en  
 relief,  à  tête  de  belier,  qui offrent un  mélange