
 
        
         
		C’est ce même Adym  dont les Arabes vantaient  
 la  sagesse.  Le  premier,  disent-ils,  il  répandit  
 l’usage des exercices dans les cirques, et il établit  
 des  hôpitaux  pour  les  vieiiïards  et  les malades.  
 Chaque  année  il  donnait  au  peuple  une  fête  
 dans son palais ;  pendant sept jours de suite,  on  
 buvait et mangeait ;  le roi y assistait,  assis  sous  
 un  dôme  enrichi  de marbre,  d’or  et  de  verre,  
 au  miiieu  de  colonnes  revêtues  de  tissus  d’or,  
 et  surmontées  de  chapiteaux  du  même  métal.  
 Adym  régna  soixante ans,  et  fut poignardé  par  
 sa femme. 
 Les  Arabes  ajoutent  que  le  conquérant  de  
 fEspagne,  Thâreq ben-Zayâd,  passant  dans  ces  
 déserts,  y  aperçut  une  viile  immense,  fermée  
 par des  portes  en  fer.  II  voulut  faire  ouvrir  ces  
 portes qui étaient ensevelies sous les sables : tous  
 les  efforts  ayant  échoué,  plusieurs  de  ses  gens  
 se mirent  à  escalader  les  murs ;  mais,  par  un  
 prestige  inexplicable,  tous  ceux  qui  firent cette  
 tentative,  se  précipitèrent  dans  l’intérieur  sans  
 pouvoir s’en  défendre,  et  aucun  d’eux  n’en  put  
 sortir. Thâreq perdit de  cette manière un grand  
 nombre  des siens,  et fut contraint de renoncer à  
 pénétrer dans la ville mystérieuse. 
 C H A P IT R E   IV. 
 EI-Garab  ou  Omm-Sogbayr. -  Route qui mène à Alexandrie. ~   
 Difficultés  pour  entrer  dans  le village.  Craintes  es  gui  es.  
 _  Départ d’un  guide pour annoncer les voyageurs à Syouah. -   
 L’entrée  de  I’oàsis  est  accordée. — Curiosité  des  habitans. —  
 Ordonnance  rendue  par les  cheykh3. — Le  conseil  des  anciens  
 délibère  sur la permission  demandée par le voyageur  de  visiter  
 le  canton. —-  Opposition  (Jcs habitans. 
 Le  2  décembre,  à  sept  heures  et  demie,  
 nous  reprîmes  notre  route  vers  l’ouest;  dans  la  
 matinée,  nous  trouvâmes beaucoup  de  bois  pétrifiés  
 ;  nous marchâmes  durant  tout  le  jo u r,  à  
 travers  d’immenses  plaines  qui  s étendent  dans  
 le sud  :  de  ce  côté,  rien  absolument  ne  paraissait  
 borner  l’horizon.  Au  nord,  il  était  souvent  
 formé  par  la  chaîne  de  montagnes  d el  Ayn-  
 Ouara,  qui  s’étend  de  l’est  à  1 ouest.  A  huit  
 heures,  nous  campâmes  après  douze  heures  
 trois  quarts  de marche  :  ce  désert  est  appelé  el  
 Ma-Assâs. 
 Nous  étions  en marche  le  3,  à  sept  heures,  
 continuant  à voyager  sur  ce  vaste  plateau,  qui  
 est  un  peu  inégal.  Mes  guides  me  dirent  qu’il