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 voyage,  j’avais  été assez  heureux  pour trouver  
 à Eléphantine  un  coin  de  médaille  en  bronze  
 ayant  servi  à  frapper une médaille de Bérénice ;  
 on reconnaît que tel a été l’usage de ce poinçon au  
 refoulement produit par les coups :  l’autre partie  
 du même coin,  ayant  pour  empreinte  la  corne  
 d abondance  et  la  légende  de  Bérénice ,  fut  
 trouvée  dans  le  même  lieu,  deux  mois  avant  
 mon  passage  ,  par  M.  Burckhardt,  médecin  
 allemand,  qui  possède  une  belle  collection  de  
 médailles ;  nous  ne  pûmes nous  entendre pour  
 réunir ces deux morceaux précieux. 
 Dans les hypogées  de Thèbes,  je  trouvai  un  
 autre morceau  également intéressant  :  c’est  un  
 bâton  ou  sceptre,  si  communément  représenté  
 dans  les  sculptures,  et  que  tient  souvent dans  
 la  main  la  déesse  Isis; il  est  terminé  par  une  
 pomme  en  forme de  lotus,  portant le médaillon  
 hiéroglyphique  attribué au  roi Psammétique. Je   
 recueillis  beaucoup  d’instrumens  à  l’usage  des  
 peintres,  tels  que  des  étuis  de  couleurs,  des  
 godets,  des porte-pinceaux,  des  palettes encore  
 chargées  de couleurs.  Je   me procurai une suite  
 de  belles  momies,  avec  leurs  caisses  couvertes  
 de figures  hiéroglyphiques et de peintures d’une 
 bonne  conservation,  entre  autres  une  momie  
 grecque  ,  qui sera l’objet  d’une  description particulière  
 ;  des  cartons formés de toile et enduits,  
 dont  les  couleurs  sont  encore  fraîches  et  vermeilles  
 , quelquefois  découpés à jour, et servant  
 d’ornement  aux  momies.  L u n   de  ces  cartons  
 semble être  entièrement neuf; il porte une ligne  
 d’hiéroglyphes, avec une lacune laissée à dessein  
 pour y inscrire le nom du défunt ; ce qu on faisait  
 au moment d’employer cette pièce : ici, probablement, 
   elle  a été  placée  comme  objet  funéraire,  
 attribut  de  l’art  du  défunt. D autres  cartons  et  
 masques de momies sont très-bien dorés; 1 or est  
 appliqué  sur  un  enduit.  Je   réunis  une  belle  
 suite de papyrus,  dont plusieurs avec leurs couleurs  
 intactes ;  un  très-petit manuscrit en forme  
 de billet ro u lé e n co re   cacheté  d’une  empreinte  
 hiéroglyphique et  entouré  d’un  fil  qui  tient  le  
 cachet ( usage  qui  existait encore  chez  nous du  
 temps de Louis  XIV) ;  un autre petit billet renfermé  
 dans  un  étui  en  fer,  et  qu’on  regarde  
 comme un talisman, &c. &c. 
 Parmi les animaux embaumés,  je trouvai des  
 momies de boeuf, de chat, de chien, de serpent,  
 d’ibis,  de  poisson  et  de  singe*; des  crocodiles 
 * On  trouve même  des  souris ,  des crapauds , &c.