nous ne trouvâmes plus de terres cultivées ; le
désert s’avance jusqu’au Nil : ce passage est hérissé
de rochers qui entravent la route ; on y
trouve quelques places couvertes d’acacias et
de plantes herbacées.
Nous avions marché pendant près de dix
heures; à cinq heures et demie, nous campâmes
à Kabây ou Kabadj, sons de beaux acacias, où
l’on trouve des ruines de constructions arabes :
cet endroit n’est point habité. Ne pouvant
nulle part trouver de farine , nous mangions
des dattes , et nous étions à la ration la plus
stricte pour le pain.
Je fus surpris de trouver encore en usage,
chez les habitans de cette province , les sandales
tissues de feuilles de palmier que portaient les
anciens Égyptiens, et ielles qu’on en découvre
dans leurs tombeaux. Cet usage, perdu en Egypte,
s’est conservé intact dansle D âr el-Mahas.
Le dialecte de cette province se rapproche
de celui de Dongolah; c’est un mélange de ce
dernier avec celui de la basse Nubie- Les habitans
n’ont rien , ni dans leurs moeurs, ni dans
leurs usages, qui les distingue de ceux des provinces
inférieures.
Le i l , partis à six heures et demie, après
avoir fait une demi-lieue, nous vîmes Simnob,
île fort longue contenant quelques parties de
terres cultivées. Notre route sur le bord du fleuve
était fort agréable; elle étoit couverte dacacias
et d’autres végétaux. A notre droite, une chaîne
continue de blocs de granit nous^ masquait
la vue dans l’ouest. A neuf heures nous arrivâmes
à Semit ou Zemit : le Nil y est obstrué
par beaucoup de petits rochers qui nous annonçaient
le voisinage d’une cataracte; nous apercevions
sur notre route quelques acacias et
des,terres bien cultivées. Toute cette partie se
nomme Semit, et donne son nom à une longue
île qui y est contiguë. A dix heures et demie nous
passâmes devant quelques maisons d’un lieu
nommé Àcha : à un quart de lieue plus loin,
sont cinq petites îles concentrées, en partie cultivées
, couvertes d’herbes et d’acacias. La vue
s’étend assez loin dans un désert élevé vers
l’ouest, où se trouvent épars des monticules de
granit, de forme arrondie.
Nojis vîmes l’île Abanta ou Dabanta, et nous
arrivâmes ensuite sur les terres d’Hanneq, grand
village dont les champs sont bien cultivés; nous
nous y arrêtâmes vers les onze heures , , pour
prendre la hauteur méridienne. Ce village est à