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 I intérieur  voulut  bien  nommer  une  commission  de  
 savans;,  pris parmi  les membres de  l’académie,  pour-  
 examiner  les matériaux  que  j’avais recueillis  dans  le  
 cours  de mon voyage.  Sur le rapport honorable pour  
 moi de cette commission *, Son Excellence m’accorda  
 la  faveur dune  souscription  pour  son ministère,  et  
 M.gr  le  garde des  sceaux  y  ajouta celle  de faire  imprimer  
 ma  relation  aux  frais  du  Roi.  S a   M a j e s t é   
 daigna  en outre me  donner  des marques  directes de  
 son auguste protection. 
 Tant  de  généreux  encouragemens,  obtenus  d’un  
 gouvernement ami  des  sciences  et des  arts, me  permirent  
 de  m’occuper  sur-le-champ  des  moyens  de  
 mettre au jour  le  fruit de mes travaux. Plus  habitué  
 à  voyager  qu a  diriger  la  publication  d’un ouvrage,  
 j’eus recours à l'extrême obligeance de M. Jomard :  ce  
 savant, à qui 1’Égypte est si familière,  eut la bonté de  
 m aider  de  ses  conseils,  de  ses  lumières,  de  son  
 appui ; chaque page de ce livre atteste ses bons offices,  
 et  les droits  qu il  s est acquis  a  toute  ma  reconnaissance. 
  Puisse-t-il  agréer ie  faible tribut que  je  lui en  
 offre ici ! Familier avec l’orthographe adoptée pour les  
 noms  arabes  dans  la  Description  de VEgypte,  il  a  
 pris la peine  de  traduire  ceux  dont  j’ai  recueilli  des  
 listes.  Cest  lui  qui,  dans le  principe,  surveilla  avec  
 moi  1 exécution  des  planches,  confiée  à  des  artistes  
 Journal des Savans,  octobre  1823 ,  page 632. 
 dont  il  avait  expérimenté  les  talens.  Encouragé  par  
 sa  coopération,  j’avais même  d’abord  conçu  l’idée de  
 donner  à  cet  oüvrage  une  couleur  scientifique ;  et  
 l’érudition de mon guide était un sûr garant du succès :  
 mais  ce  travail  eût  entraîné  trop  de  temps.  Je  me  
 bornai  donc  à  livrer  à  l’impression  le  récit  des  faits  
 et  l’énoncé de  mes  observations,  en  suivant  l’ordre  
 de  mon  itinéraire,  plein  de  l’espoir  que  l’utilité  de  
 ma  narration  en  ferait  excuser  la  simplicité  et  le  
 défaut d’élégance. 
 En livrant  la  totalité des< planches à  la gravure  sur  
 cuivre,  j’aurais  eu  à  redouter  beaucoup  de lenteur,  
 et  des  frais  par  trop  considérables.  Je  me  décidai  
 donc à employer concurremment la lithographie. C’est  
 à  cet  art  nouveau,  mais  déjà  perfectionné,  que  j’ai  
 confie  I exécution  des  vues  et  des  cartes  topographiques. 
   Les  costumes,  les  bas-reliefs,  les  fragmens  
 d hiéroglyphes et les  plans des édifices, qui exigeaient  
 une plus grande  netteté,  ont  été  gravés sur  cuivre.  
 Les noms  de  Blanchard,  de  Bigant,  de Smith,  pour  
 ce.dernier  genre  de  travail;  ceux  des  lithographes  
 Mongin,  Bichebois,  Desmadril,  "Blanchard ,  garantissent  
 les  soins  et  l’intelligence que  ces  artistes  ont  
 apportés,  selon la  nature  des procédés mis er> oeuvre,  
 pour  atteindre  à la perfection desirable. 
 La  classification  des monumens  et  des  vues  dans  
 latías,  est celle quia ete adoptee dans la Description  
 de ïEgypte,  c’est-à-dire,  en suivant  la  direction  dû