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 Retour  au  Caire.  —  Bois  pe'trifie's  sur  la  route  de  Suez.  __ 
 M Vidua, arrivant de  Laponie. — Mohammed bey. — M.  Sait. 
 Départ pour Syène.— Abdyn bey. — Achmouneyn ; destruction  
 des  monumens.  —  Syout;  caravane  de  Dârfour.  —  
 Ahmed kaçhef.  —  Thèbes. —  Darâou. —  Syène;  arrive'e  de  
 l’armée. — Soldat enleve' par un crocodile. — Accueil d’Ismâyl  
 pacha.  —   Trame  contre  le  voyageur.  —-  II  est  renvoyé  au  
 Caire. — Réflexions. 
 Nous  partîmes  en conséquence le  6 juin,  et  
 nous ne  nous  arrêtâmes nulle  part ;  mais,  contrariés  
 par  de  forts  vents du  n o rd ,  nous  n’arri-  
 vâmes que le  26. On  parlait du prochain  départ  
 d’Ismâyl pacha  : j’allai le  voir,  et  il  me  renouvela  
 ia  promèsse de me  favoriser  dans  le  cours  
 de  son  expédition ;  il  m’annonça lui-méme  que,  
 d’après  des  dispositions  nouvelles,  il  partirait  
 sous  quinze jours.  Combien ne  regrettai-je  pas  
 alors d’avoir quitté  les ruines de Thèbes !  cependant  
 je  n’étais pas  resté  oisif ;  ma  barque  était  
 assez  commode pour me  permettre,  pendant' la  
 navigation sur le Nil, de travailler  à mes dessins,  
 et je les avais  beaucoup  avancés. 
 Le  12 juillet,  je fis une course  sur la route  de  
 Suez,  pour observer la montagne  calcaire  et  y 
 chercher  des  fossiles : je  trouvai  une  belle  pla-  
 cuna,  une vulseïla,  &c. * 
 A  trois  lieues  du Caire,  et à quatre cents  pas  
 environ de cette  route, sur la  gauche, je vis une  
 grande  quantité  de  fragmens  de  bois pétrifiés  ;  
 le  soi  en  est couvert  à  un  demi-quart  de  lieue  
 à  la  ronde  :  les espèces  n’en  sont  pas  très-distinctes; 
   on  y  remarque  peu  de  morceaux  de  
 palmier ,  mais  de  très-grosses  souches  ,  qui  
 paraissent être  de  sycomore,  et  des  troncs  d’acacia; 
  les troncs d’arbres  les  plus longs  que j’aie  
 observés  sont  de  8  à  10  pieds,  et  couchés  sur  
 le sable. Dans le choix que je fis d’une quinzaine  
 d’échantillons, je rapportai  des morceaux contenant  
 des noeuds,  des branches, des fragmens qui  
 paraissent pourris, mais conservant tou jours parfaitement  
 l’aspect ligneux. 
 Pendant mon séjour au Caire, je vis un voyageur  
 très-recommandable, M« le comte Vidua, de  
 T u rin , qui était venu  de Laponie en Egypte ** : il  
 avait  déjà  visité  les  monumens  de  la  Basse-  
 Nubie,  levé  les  plans  de  ces monumens avec le  
 soin  le  plus  scrupuleux,  et mis la même exactitude  
 à  copier  les  inscriptions.  Nous  étions  en- 
 *  Voyez  le Vol.  Il,  planche  LXV,  fig.  10  et  11. 
 *•*  II a visité plus tard plusieurs  contrées de  l'Amérique.