supportées par des colonnes construites en
briques triangulaires : ces arcades communiquaient
à de petites chambres qui servaient
probablement de logement aux prêtres. Les
murs semblent avoir été couverts d’un enduit et
peints à fresque.- L enceinte avait pour objet
principal de garantir le monument qu’elle renfermait,
des sables du désert, qui, aujourd’hui, le
comblent en partie. Après cette course, je
revins de bonne heure au Qasr, où je m’occupai
, avec M. Letorzec, d’observations de
longitude.
On compte dans cette oasis onze villages
épars, dont on peut évaluer la population à
5000 ames : les principaux produits y consistent
en dattes, olrves, riz et abricots secs ; les dattes
sont d’une belle espèce et très - estimées ,
sur-tout celles que l’on nomme sultanes. Les
habitans font beaucoup d huile, dont ils pourraient
améliorer la qualité s’ils apportaient plus
de soin à cette opération; mais celle qu’ils obtiennent
est très-médiocre ; ils la conservent dans
des outres. Leur miel de dattes est excellent.
Ainsi que dans les autres oasis, ils sèment un
peu de coton, de dourah, de dokn, de froment ,
mais pas assez pour suffire à leur consommation.
Des Arabes qui arrivaient de Syout, m’apprirent
qué le pacha préparait une expédition
pour le Dongolah : une telle nouvelle éveilla
toute ma curiosité ; elle excita en moi le désir
de profiter de cette occasion pour tenter des découvertes
; je ne rêvais plus qu’Ethiopie et Méroé.
Cette circonstance m’obligea à quitter l’oasis
beaucoup plutôt que je n’eusse fait; il me fallait
d’ailleurs un temps assez long pour étudier la topographie
de ces lieux, en examiner les nombreux
villages et rechercher les antiquités. Le séjour du
désert avait fatigué, excédé tous mes gens; deux
d’entre eüx avaient la fièvre ; enfin ce début avait
dégoûté M. Letorzec lui-même, et j’éprouvais la
même impression. Une autre raison plus puissante
encore venait se joindre à celle-ci; les gens de
Syouah avaient à peu-près épuisé mes ressources
pécuniaires:tous ces motifs me firent accélérer
mon retour au Nil, avec le projet de bien examiner
notre route, et derevenir plus tard dans cette oasis.
J ’ordonnai en conséquence les préparatifs du
départ pour le 26 ; et ce jour arrivé, nous fîmes
route à sept heures du matin pour l’oasis de
Thèbes. Nous passâmes d’abord dans des sables
qui empiètent de plus en plus sur les terres cultù
vées ; ensuite nous traversâmes des champs