proportion, faciles à distinguer de celles des Bâti-
mens coptes, toujours plus petites. Cette ruine
n’est distante que d’un quart de lieue du fleuve,
et est située dans une vaste plaine déserte. Les
murailles, quoique écroulées en partie, ont
encore quatorze à quinze mètres de h au t, et paraissent
en avoir sept ou huit d’épaisseur. La
construction est à-peu-près carrée, et de trente-
six mètres de coté. Dans l’angle sud-ouest, on
aperçoit les restes d’une rampe servant à monter
à la forteresse et dans des appartemens voûtés ;
l’entrée principale paraît avoir existé à l’est. J e
pris une vue de ce monument ( voyez vol. II,
pl. L X X X , fig. 2). On trouve les ruines d’une
construction semblable , une demi-lieue plus
loin, dans l’est dix degrés nord, au milieu
d’une plaine aride, Sur la fin du jour, nous
regagnâmes notre barque, et le soir j’arrivai à
ma tente : nous nous préparâmes à partir le
lendemain.
Dès qu’on est entré sur le territoire de Dongolah,
on trouve des fourmis blanches , abondamment
répandues sur Jes terres, où elles font
de grands ravages : cet insecte, moins gros qu’une
mouche ordinaire, se nomme gourda dans le
pays ; il sè trouve en plus grande quantité sur
la rive gauche du fleuve que sur l’autre. Les
habitans ne peuvent rien conserver sur le sol ;
ils sont obligés d’élever des planchers sur des
pieux, pour y placer leur récolte de dourah*
et autres grains, ayant bien sqin de ne pas y laisser
pénétrer ces insectes. Ceux-ci détruisent to u t,
mangent le linge, le papier, les nattes en paille
et toute espèce d’effets : ils piquent le bois et
le rongent en très - peu de temps ; ils montent
jusqu’au sommet des dattiers les plus élevés;
là ils couvrent le tronc avec de la terre qu ils
ont emportée, et ils s’en font des retraites. La
nuit, ils sortent de terre par milliers, mais ils
se montrent peu le jour : plusieurs fois ils me
trouèrent des tapis très-épais. Nous étions obligés,
dans chaque village où nous passions, d’emprunter
des lits, ne pouvant plus dormir sur la terre,
à cause de l’importuuité de cet animal malfaisant
e t même redoutable, tout petit qu il est. II nous
fallait prendre la précaution d’élever et d’isoler
nos bagages, autant que possible. Les habitans
souffriraient beaucoup de ces fourmis, s’ils ne
prenaient pas de grandes précautions pour se
garantir de leurs atteintes . Elles commencent à se
montrer un peu au-dessus d’Hanneq ; on les retrouve
encore à Étaïne, près de ïa province de