existe dans Fouest quelques degrés au nord
de notre ro u te , des restes de constructions en
te rre , qu’ils appellent Ledj-Beléd-Karbân, village
abandonné où sont des dattiers et de Feau
douce. A huit lieues environ plus à Fouest, et
à peu de distance de la même chaîne de montagnes,
est Biïjored, où il y a de mauvaise eau
et quelques herbages. Ledj et Biïjored* sont
deux stations où séjournent aujourd’hui, pour
y faire de Feau, les caravanes allant de Syouah
à Alexandrie. Après douze heures et demie de
marche, nous nous arrêtâmes : cette partie du
désert est appelée Saba el Makatem.
Le 4 , nous partîmes à sept heures un quart:
notre route nous portait toujours dans Fouest
quelques degrés su d ,, sauf les inflexions vers
le nord que les bancs nous obligeaient de
suivre. Pendant cette journée, nous trouvâmes
la plaine inclinée vers Fouest et très-inégale.
Depuis trois jours, le sol présentait çà et l à ,
à la surface du sable, des brèches ou concrétions
quartzeusés, des grès et du fer oxidé. Je
¿■amassai des poudingues en grains de raisin
d’une forme curieuse.
* Hornemann parle d’un lieu appelé Biljoradec ou Djehâdyeh,
à sept journées du Caire.
Mes guides me dirent que près de la chaîne
située plus au nord, étaient deux montagnes
élevées appelées Gadzelet el-Djafara: plus haut,
dans la même direction, est el-Freys. Sur le
soir * nous arrivâmes à la hauteur de ce dernier
lieu, où croissent beaucoup de dattiers; on y
trouve dé Feau saumâtre , et de petites excavations
se font remarquer dans la montagne.
Ces divers lieux se trouvent sur la route d’Alexandrie
à Syouah. Les caravanes d’Alexandrie
font le trajet en douze jours ; leur chemin est
à huit ou dix lieues au nord de celui que nous
suivions. Sur les quatre heures, nous reçûmes
quelques gouttes de pluie. On rencontra la
tombe d’un cheykh arabe, indiquée par les
pierres qui la couvraient. Chaque Arabe qui
passe auprès d’un tombeau de ce genre doit y
déposer quelque chose : la caravane s’arrêta,
et le plus grand nombre de nos compagnons
de voyage s’acquittèrent de ce devoir, en jetant
des pierres et de la terre sur celui-ci. Après
onze heures trois quarts de marche, nous campâmes
dans cette partie du désert appelée el-
Freys par les Arabes.
On partit le 5, à sept heures. Comme le jour
précédent, nous parcourûmes des plaines im-
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