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 soins  jusqu’aux voyageurs. 
 Je  le  priai d’observer  que  je ne craignais pas  
 les événemens de la guerre,  qu’il  n’aurait  pas  à  
 s occuper de moi , et que j’espérais toujours pouvoir  
 me procurer  Je  strict nécessaire. Je  lui présentai  
 trois  firmans  de son père;  il put voir  que  
 j etais  connu de celui-ci depuis cinq ans  : mais ie  
 dernier firman, qui  avait  trois mois  de d ate,  ne  
 parlait point  de  Dongolah ; il saisit  ce  prétexte  
 pour persister  dans  son  refus ,  en  disant  qu’un  
 nouveau  firmân m’était indispensable.  J ’insistai  
 encore  , et lui  rappelai  ses  propres  promesses ;  
 mais  rien  ne  put  ébranler  sa  résolution.  Je   ïe  
 quittai,  le  coeur  pénétré  d’amertumé.  J ’allais  
 donc  perdre  Je  fruit  de  mes  soins  et  de  mes  
 peines  !  J ’avais fait  à  grands  frais les préparatifs  
 nécessaires  pour ce long voyage ;  je  croyais  en  
 avoir prévu toutes  ïes  difficultés ,  levé  tous les  
 obstacles :  Ismâyl  pacha,  Commandant  en  chef  
 de l’expédition, m’avait solennellement promis sa  
 protection;  j’étais  aimé du brave A’bdyn  kâchef  
 et de l’ancien kiahya-bey, favorisé des principaux  
 chefs,  A’bâbdeh  khalyf, Dâoud kâchef ,  Abou-  
 joubrân ;  tout  me  promettait  donc  d’heuréux  
 succès  pour mon entreprise spcombien  de  fois, 
 au Caire,  près  de  M.  Boghos,  je  m’étais  félicité  
 d’avoir fait disparaître tous les  obstacles qui  
 pouvaient entraver  l’exécution  de  mon  projet !  
 J ’étais loin alors de prévoir qu’un Européen,  un  
 voyageur  dominé  par  une  basse  jalousie,  emploierait  
 l’intrigue et la calomnie pour faire naître  
 d’autres  difficultés,  sans doute  insurmontables.  
 Des voyageurs qui courent la même carrière, qui  
 bravent les mêmes dangers,  au lieu  de se nuire ,  
 ne  devraient - ils  pas  plutôt  s’entraider?  cette  
 union  pourrait  tourner  au  profit  des  sciences :  
 mais au contraire, on voit de ces hommes qui  se  
 servent  de tous les  moyens  pour décréditer  les  
 autres,  leur  susciter  des  avanies  et  leur  faire  
 perdre  en  un  instant  des avantages obtenus au  
 péril  de  leur  vie.  Pour rompre Ifes mesures de  
 mes ennemis, je n’avais pliis  à  leur opposer  que  
 ma persévérance ;  je dus donc y recourir. Je  me  
 jetai  dans  ma  barque,  et  j’ordonnai  de  suite  
 notre  départ  pour  le  Caire.  J ’aurais  fait  plus  
 promptement  ce  voyage en montant un  dromadaire  
 ;  mais |e   pays  était  inondé,  impraticable  
 pour  les  chameaux;  il  fallut donc  encore  subir  
 l’ennui d’un voyage par  e au ,  avec  la triste  pensée  
 que  j’avais  quatre  cents  lieues  à  faire  pour  
 revenir  de  nouveau  à  Asouân ;  encore  ne