toujours en mésintelligence avec ceux des villages
de lest; ils sè.pillent et se volent réciproquement
les bestiaux qui s’écartent, et souvent on
en vient aux mains. Chaque village a son chef,
mais il a beaucoup de peine à se faire obéir. Le
cheykh Ibrâhym se plaignait hautement des
gens de son propre village. J ’ai eu lieu de voir
en effet combien peu il en était écouté. -
Rarement la peste pénètre jusqu’ici; pourtant
il en existe des exemples anciens :ies .habitans
sont peu sujets aux ophthalmies, si fréquentes
dans les diverses parties de l’Égypte; mais les '
fièvres y sont dangereuses et opiniâtres ; ce sont
des fièvres tierces et malignes ; cette maladie
commence au moment de la chute des fleurs des
abricotiers; elle est encore faible en mars et
avril; à I époque des dattes, elle augmente, et elle
dure jusqu’en juillet.
Lorsqu’un malfaiteur est condamné, il est
imposé à une amende en- dattes, en riz , ou en
autres productions du sol. C étaient autrefois les
Arabes du désert qui levaient des contributions
sur les habitans; depuis sept ans, le pacha, ayant
soumis le pays, en retire des impôts assez forts.
Cette oasis, y compris la dépendance d’el-Hàyz
et le Farâfreh, paie tous les ans au pacha une
somme égaie à deux mille piastres d’Espagne.
Pendant lés premières années, ie pacha se contentait
de recevoir un tribut en dattes ; mais
aujourd’hui il l’exige en argent. Hassàn-Bey, qui
commandeà Damanhour, est maintenant chargé
. du soin de lever les contributions: comme il n’y
réussissait qu’avec beaucoup de peine, il s’y prit
autrement cette année ; trois mois avant l’époque
du paiement, il fit appeler près de lui les trois
principaux chefs de l’oasis j et il les retint prisonniers
jusqu a ce que tout fût payé.
‘ Les dattes forment le principal produit de
cette oasis; quoique bonnes, elles sont moins
estimées que celles de Syouah, qui l’emportent
sur toutes les autres. Les meilleures du lieu sont
appelées saydeh : on les entasse, encore fraîches,
dans des paniers, et on les exporte dans cet état.
On fait une sorte de miel de dattes qui est très-
bon”, et l’on extrait une liqueur de la sève du
palmier. Le riz y est assez commun, mais d’une
qualité bien inférieure à celui de Damiette : on
récolte peu de froment et d’orge et l’on fait sécher
des abricots. Le pays renferme des grenadiers,
des pruniers, des pommiers, des pêchers, quelques
vignes, des orangers, des citronniers et des
C’est un sirop visqueux ayant la consistance du miel.
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