des pharaons : ses majestueuses pyramides, ses
obélisques, ses sphinx, ses statues, ses temples, les
productions du sol, les moeurs et les usages du peuple,
ses arts industriels et agricoles, tout y est décrit avec
un talent et une perfection dignes de la nation sous
les auspices de laquelle il a été exécuté. Mais quelque
abondante que fût la récolte faite par ces savans, il
restait encore beaucoup à glaner. Bientôt une foule
de voyageurs européens briguèrent a ï’envi la gloire
de faire des découvertes nouvelles, et l’on en vit
naguère se disputer 1 exploration des territoires de
Thèhes et, de Memphis : lutte pacifique néanmoins,
et dou chaque combattant, également vainqueur, se
retira chargé des innocens trophées dont il voulait
faire hommage à sa patrie.
Dans un premier voyage, de 1815 à 1818,
j essayai à mon tour de payer un semblable tribut à
là mienne; et cest dans les déserts à l’orient et à
! occident du fleuve que je dirigeai mes pas *. Mais
qûe de richesses scientifiques sont vraisemblablement
demeurées inaperçues dans cette belle Egypte et les
vastes régions qui lavoisinent! Combien de choses
sont à éclaircir encore! Déjà, un savant français** a
saisi le fil de ces inextricables hiéroglyphes, dédale
Voyage à V oasis de Th'ebes.
* M. ChampoIIion le jeune, qui, après avoir consacré dix-huit
ans ‘a fétude des hiéroglyphes., ¿st parvenu à saisir ïe sens d’un
grand nombre dp ces caractères.
dans lequel tant d’autres se sont égarés. Espérons
donc qu’un jour nous connaîtrons à fond ces peuples
dont les monumens attestent la magnificence et 1a
civilisation précoce; dont le nom se rattache à tant
de grandes époques de l’histoire sacrée et profane,, et
dont le costume et les habitudes sociales, empreints
surla pierre, offrent encore aujourdhui aux méditations
des érudits, une foule de vestiges que lès siècles ont
respectés.
Dé jà les «auteurs de la Description de VEgypte
ont jeté une vive lumière sur cette portion du globe.
Malheureusement l’île de Philoe, aux confins de la
Nubie, fut le terme de leurs explorations. Depuis
quelques années seulement, une meilleure policé,
établie pour la sûreté des routes, avait permis à divers
voyageurs de remonter lé fleuve à quatre-vingts lieues,
c’est-à-dire, jusqu’à la seconde cataracte, près
d’Ouâdy-Halfah : au commencement de 1816 , je me
félicitais d’être au nombre des premiers qui visitèrent
les nombreux édifices contenus dans cet espace.
Depuis , des voyageurs fse succédèrent dans ces
régions; et M. Gau a publié ùn atlas qui en retrace
avec fidélité les monumens. r ::;
Mais la carrière semblait s’agrandir à mesure que
l’on avançait : les zélateurs de l’antiquité portaient
leurs regards plus loin encore. Etait-ce donc à Solib*,
* Parvenu h cé point, ' Burckhardt v it, sur la rivé opposée du
fleuve ; un monument qu’il crut être le dernier.