qui s’étend de Test à l’ouest, et un plateau désert
et élevé, dans le sud. Ici passent toutes les caravanes
venant d’Alexandrie et du Fayoum. Aux
environs de ce village sont épars beaucoup de
rochers isolés, de nature calcaire, en couches
horizontales, et décomposés en partie par la
soude muriatée, qui est très-abondante dans ces
déserts. Ils sont isolés et escarpés d’une manière
surprenante; on est étonné du peu detendue
qu’ils ont quèlquefois à leur base, tandis que
leur extrémité supérieure présente une masse
très-volumineuse. Les environs sont remplis de
palmiers : les dattes sont l’unique commerce
des habitans avec les caravanes qui viennent
d’Alexandrie; à ma grande surprise, je vis à
Garah près de cent ânes qu’on chargeait de
dattes pour cette dernière ville. Cette route est
moins pénible que celle du Fayoum : on y trouve
de l’eau tous les deux ou trois jours. Ici l’eau est
abondante; en nombre d’endroits il existe des
sources ; mais toutes sont plus ou moins saumâtres;
celle dont nous fîmes usage est une
des plus chargées : elle est à un petit quart de
lieue au sud-oüest du village ; le bassin où elle
jaillit a soixante pieds de circonférence sur
cinq à six de profondeur. La température de
feau, à cinq heures, était de 19°,3 du thermomètre
centigrade, et celle de la h , au même
moment, de 16°,3. Je ramassai dans ce bassin,
des vis, petite espèce de coquille fluviatile.
Le cheykh Kouroum me dit q u e ,. d après a
prédiction d’un cheykh mort dans ce village,
les habitans né pouvaient jamais être plus de
quarante, hommes, femmes et enfans; que
plusieurs fois la population avait un peu augmenté
, mais que toujours ce qui excédait le
nombre de quarante était mort : lorsquune
femme accouche, on est sûr que peu de temps
après l’un des habitans doit mourir; de telle
sorte que le nombre quarante ne peut augmenter
ni diminuer. Les Arabes ajoutent la plus
grande foi à ces rêveries. Kouroum et Yousef
allèrent au village pour nous annoncer comme
des marchands du Caire qui se rendaient à
Ben gaz y en passant par Syouah. Les cheykhs
du lieu se réunirent avec les principaux habitans
et des Arabes de notre caravane : ils
formèrent un divan ou conseil, pour essayei
de découvrir qui nous étions. Nous leur parûmes
suspects : je demandai au cheykh Kouroum
qu’il me conduisît dans l’intérieur du village ;
mais il avait des craintes, et je ne pus le dé