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 fortifié par de grosses murailles  en  pierre. Derr,  
 que  l’on  regarde  comme  une  ville,  est  à  un  
 quart  de  lieue  dans  l’ouest  27  degrés nord  de  
 Tomâs. 
 La  maladresse  d’un  de  mes  Arabes  fut  
 cause alors  que  mon  baromètre  de  Fortin  fut  
 brisé  :  je  regrettai  beaucoup  cet  instrument ,  
 dont  je  m’étais  servi  pendant  plus  de  six mois;  
 je  l’avais  transporté  dans  les  déserts  de  l’oasis,  
 où il avait échappé à mille  chances hasardeuses,  
 pendant  un  voyage  de  400  lieues.  Je  donnai  
 commission en  France  de  m’en  envoyer  deux  
 autres  ils  arrivèrent  effectivement  au  Caire  ;  
 mais faute d’une  occasion ,  ils  ne  purent  me  
 parvenir^ 
 Le 4 décembre,  nous nous remîmes en  route.  
 Durant cette journée, notre chemin fut agréable ;  
 nous  suivîmes  presque  toujours  le  Nil  :  après  
 avoir marché une demi-heure ,  nous  passâmes  à  
 el-Mahager ,  petit village de  quelques  maisons;  
 A  trois  quarts  de  lieue plus  loin,  dans  l’ouest,  
 on  ne voit  plus  ni  dattiers  ni  terre  ;  c’est une  
 vallée  de  sable  d’où  s’élèvent  quelques  petits  
 groupes de montagnes. Sur la, rive droite,  un peu  
 plus h a u t,  on  voit  Ibrym,  l’un  des  principaux 
 villages,  du  pays  des  Barâbrah.  Sur  le  rocher  
 élevé qui borde le fleuve,  etdàns une  belle position, 
  on remarque les ruines d’une forteresse construite  
 par le  sultan  Sélim.  Cette  partie  du  Nil  
 abonde en  dattiers ;  les  dattes  d’Ibrym  sont renommées  
 dans toute l’Egypte. Après sept heures  
 et demie  de marche,  nous  campâmes  dans  un  
 hameau  qu’on appelle Ouâdy  el-Massas.  Le 5 ,  
 après  avoir  marché  deux  h eures,  nous  vîmes  
 Techka,  lieu composé de quelques maisons et où  
 croissent beaucoup  de  dattiers : sur l’autre  rive,  
 sont Bostân et Armenhèh. A  droite de  la route,  
 notre  vue  s’étendait  sur  quelques  montagnes  
 éparses.  Nous  traversâmes  une  plage  presque  
 déserte  et  dépourvue  de  verdure,  le  sable  s’avançant  
 jusqu’au fleuve ;  je  reconnus  l’approche  
 d’EbsamboI. Nous  arrivâmes bientôt sur la montagne  
 de ce nom, gros rocher de grès  qui domine  
 le fleuve.  Je  descendis  démon  dromadaire;  et  
 laissant mes chameaux continuer  leur route jusqu’au  
 premier village,  je m’arrêtai avec  M.  Le-  
 torzec  pour  voir  une  seconde  fois  les  beaux  
 temples crensés dans la montagne. Nous descendîmes  
 de ce désert ,  ou plutôt nous roulâmes sur  
 une pente de  sable très-rapide,  jusqu’au  fleuve.  
 Je  revis  avec  un  vif  plaisir  ces  beaux  monu