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 des héram ou  couvertures  de  laine  quelles  
 s’attachent en draperie  sur  le corps et dont  elles  
 se couvrent la tête ;  elles o n t,  comme les autres,  
 l’usage  de  porter  une  grande  tache  noire sur le  
 menton;  leurs cheveux sont disposés  en longues  
 tresses  quelles  se  roulent  sur la  tête ou  qu’elles  
 laissent  tomber  négligemment  sur  les  épaules ;  
 elles  se  suspendent  près  de  l’oreille  des  cercles  
 d’argent  qui  quelquefois  ont  deux  pouces  et  
 demi  de  diamètre  :  quelques-unes  des  femmes  
 de cheykhs  portent des bottines  en peau rouge,  
 plissées,  Ces  femmes  du  désert  montrent  aussi  
 envers  les  étrangers  une  affabilité  que  n’ont  
 point les habitantes  des  villes.  . 
 Le 20,  à sept heures  du matin ,  il régnait un  
 épais  brouillard  qui  disparut  au  lever  du  soleil.  
 Toute  la journée  et  le  lendemain nous reçûmes  
 de  nombreuses  visites  de  cheykhs  arabes,  qui,  
 étonnés  de  mon  entreprise,  en  regardaient  la  
 réussite  comme  impossible;  ils  me  racontèrent  
 de  nouveau  l’aventure  du  colonel  Boutin  :  
 quelques - uns  voulaient  détourner  le  cheykh  
 Kouroum  et  Yousef  de  Syouah  de  m’accompagner; 
   de  sorte  que,  si  ces  deux  hommes  n’y  
 avaient  pas  été  contraints  par  le  bey ,  et  s’ils 
 n’eussent  pas  reçu  de  moi  de  l’argent  quils  
 avaient  déjà  employé,  je me  serais  vu  force  de  
 renoncer  à  mon  voyage,  par  l’impossibilité  de  
 trouver  d’autres  guides.  On  effrayait Yousef en  
 lui disant que,  plus  coupable que moi,  il  aurait  
 le premier  la  fête  tranchée,  et  qu’on  égorgerait  
 jusqu’aux  chameaux  qui  m’auraient  conduit  à  
 Syouah.  Je  regardai  tous  ces  discours  comme  
 de  véritables  contes  d’Arabes,  et  je  n en   continuai  
 pas moins mes  préparatifs  de départ. 
 C H A P IT R E   I II. 
 Le  ¿ 2   novembre.  Départ  pour  î’oasis. — Eï-Garâh  du  Fayoum. 
   Craiiftes  des marchands  de  ia  caravane. — Marche  dans  le 
 désert. — Difficulté  de  faire  des  observations  en présence  des  
 A r a b e s . — Fossiles. — Position dfeRayân déterminée. — Source. 
   On quitte la route de la petite oasis.—Cailloux d’Egypte; bois 
 pétrifiés. — Parti d’Arabes. — EI-Ayn-Ouara.  Température. 
 .  .. Ruipes  de  villages.  *— Récits  fabuleux  des Arabes  au  sujet  
 de  l’oasis. 
 Le 22 novembre, à midi un  quart,  nous partîmes  
 en  marchant  d’abord  dans  le  sud-ouest,  
 puis dans l’ouest  quelques degré^ au nord ;  nous  
 trouvâmes  sur  des  terres  cultivables  divers  ca