des bains, qui sont une de leurs plus délicieuses
jouissances : ils ont creusé deux petits bassins,
e t les ont couverts et entourés de murs, de maniéré
à former deux cabinets distincts, où les deux
sexes se rendent à toute heure de la journée, surtout
de grand matin. On sait que tout musulman
se fait un devoir religieux des ablutions prescrites
par le Coran. Les habitans du Qasr-Dakhel
s’y soumettent scrupuleusement; ils se croiraient
impurs, si, au sortir du lit, ils n’allaient
pas se plonger dans le bain avant de faire la
prière. Nous nous y baignâmes nous-mêmes
plusieurs fois. Le 24 février, à une heure quinze
minutes, la température de l’eau était de 38°, 5 ,
celle de l’air étant de 2 1 ° 9'. Les habitans nous
dirent que 1 eau était plus chaude pendant la
nuit que pendant le jour; c’est que la température
de Fair étant plus froide la nuit, souvent de 20
degrés,.leur fait.alors trouver cette eau plus
chaude que pendant le jour., J ’ai remarqué, en
effet, que cette température était constamment
la même. L eau vient à cette source en abondance;
au sortir des deux bassins, elle tombe
dans un ruisseau et se sépare en mille petits canaux
qui vont fertiliser les jardins du Qasr.
Les femmes vont puiser cette eau , la laissent
refroidir, et l’emploient à tous les besoins de
la vie.
Le 24, je fis une course dans les environs
pour y voir les antiquités. Au sud, on trouve
d’abord les tombeaux d’eï-Mezouaqah, creusés
dans un rocher de forme conique : il y a là
des fragmens de momies humaines et d animaux ;
à la surface du sol, plusieurs ouvertures de puits
qu’on y remarque, paraissent être des dépendances
des tombeaux. Je visitai divers monu-
mens en briques crues, tels qu’un château romain
et d’autres constructions de la même époque,
recouvertes par des voûtes et ayant leurs murs
inclinés. Après deux heures de marche, nous arrivâmes
àDeyr el-Hagar, ce qui répond à temple
en pierre : la construction en est de style égyptien
; le tour des portes seulement est couvert
de figures et de caractères hiéroglyphiques ; on
y voit Osiris, à tête de belier, avec Isis et Anubis.
Ce monument paraît appartenir au siècle des
Ptolémées; c’est le seul digne de remarque
que Fon rencontre dans cette oasis. Il est entouré
d’une enceinte également en pierre, à
laquelle se rattachaient un portique intérieur
et une continuation d’arcades qui paraissent
avoir occupé tout son circuit: elles étaient