
 
        
         
		crête de la montagne qui forme cette vallée. Tout-  
 à-coup,  nous découvrons  à  nos pieds  les  bords  
 du Nil,  que  nous  avions quittés depuis  si longtemps. 
   Alors,  promenant nos  regards alternativement  
 sur  le  désert que  nous venions de  parcourir, 
   et  sur la  riante  perspective  qui  s’offrait  
 à  nous,.nous  pûmes  admirer  à  loisir  cet  intéressant  
 contraste. D ’un  côté, le fleuve  nous présentait, 
   aussi  loin  que  notre  vue  pouvait  s’étendre, 
  ses bords  couverts  de  verdure , de fleurs  
 et dé moissons ;  les palmiers du N il, les barques  
 nombreuses  qui  le  couvraient,  les bestiaux  qui  
 paissaient  sur ses rives,  animaient ce  beau paysage  
 :  de  l’autre côté,  le désert  attristait encore  
 nos regards par sa vaste mer de  sables  arides et  
 brûlans.  Tandis  qu’à  gauche  tout  nous  offrait  
 l’image du  néant,  à droite  tout  portait  l’aspect  
 de  la vie  et de  la  fertilité. 
 J e   n’essaierai  pas  de  peindre  les  sentimens  
 que  j’éprouvai.  Que  le  lecteur se  transporte  en  
 idée sur le  lieu de cette  scène,  qu’il se souvienne  
 des  fatigues,  des  privations  que  le  voyageur  
 a essuyées,  des  dangers  qu’il  a  courus;  qu’il  
 se  représente  l’immense  étendue  du  désert  et  
 les  bords  enchanteurs  du  Nil  :  alors  il  appréciera  
 peut-ê tre  ie s  vives  sensations  qui