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 est situé par  27° 2'  59"  de  latitude nord ,  et par  
 25°  50' 28" de longitude e s t,  résultat  de  quatre  
 hauteurs méridiennes du  soleil,  et de six calculs  
 de  longitudes par  les distances  de la lune et des  
 étoiles au soleil. II contient cent quatre-vingts habitans  
 ,  dans un circuit de six cents pas, y compris  
 le Qasr; il occupe une partie du désert, peu élevée  
 au-dessus du niveau delà vasteplaine qui est à l’est.  
 Lapartie au nord du château n’est pas, comme les  
 autres côtés, entourée de constructions. Lorsque  
 les habitans s’y  réfugient, ils en  ferment la porte  
 par une pierre  énorme. Alors, du  haut des murailles  
 , les uns tirent des coups de fusil sur les as-  
 saillans, et les autres précipitent sur eux de grosses  
 pierres  dont ils  font  à  dessein une  grande  provision. 
  Le château a une certaine  apparence;  les  
 murs  sont inclinés comme  ceux  de  l’enceinte de  
 Syouah. Les terres en culture sont dispersées dans  
 le désert :  les meilleures sont couvertes d’oliviers  
 et touchent au village, vers l’est et le  sud-ouest :  
 c’est la  partie  la plus considérable du territoire.  
 J e   n’ai  pu  mesurer  le  contour  de  plusieurs  de  
 ces terres, mais j’en ai déterminé la place et l’étendue  
 à l’aide de  la boussole.  Cette  oasis présente  
 plusieurs petites dépendances;  ce sont des pièces 
 de  terre  cultivées,  et des sources, à différentes  
 distances  vers  le  sud-ouest,  depuis  un  quart  
 de  lieue  jusqu’à  dix  lieues,  avec  des  dattiers  
 et des oliviers. On  y remarque une construction  
 ancienne que les Arabes appellent Deyv :  ce lieu  
 n’est  plus  habité; les Arabes  n’y vont  que pour  
 en travailler les  terres et  récolter  les  produits. 
 Au  sud-ouest  du  village  s’élèvent  quelques  
 monticules  de  forme  conique et dont l’éclatante  
 blancheur  fatigue  la  vue  :  au-delà est un  petit  
 bois  de  palmiers  et  d’oliviers.  Dans  l’ouest  et  
 le  nord ,  d autres petits groupes  d’oliviers  et  de  
 palmiers  épars  s’étendent  sur une vaste plaine ;  
 du  côté  de  l’e s t,  se  trouve  une longue chaîne  '  
 de  montagnes  ;  enfin  on  découvre  encore  
 des  oliviers  à plus  de  deux lieues  dans  l’ouest.  
 Mais tous  les  végétaux  qu’offre  cette  oasis  ne  
 forment en  quelque  sorte  que  de  petits  points  
 de  verdure,  perdus  dans l’immensité  du  désert  
 que la Vue  embrasse. 
 Les  principales  productions  du  Farâfreh  
 consistent en  huile d’olive, en un peu de dattes,  
 de coton et de froment, en dourah et en dokn ou  
 millet;  il  est  riche  en  arbres  fruitiers  de  diverses  
 espèces;  les  habitans  font  croître même  
 quelques  légumes,  comme  dans la  petite oasis, 
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