construite en briques» crues ; près de là, et plus
vers le sud, existent d’autres ruines appartenant
à un couvent assez considérable entouré de
murs. En montant on aperçoit le N il, e t , de
temps à autre, la cataracte, ainsi que les masses
de granit d’où l’art a extrait ces monolithes, ces
statues, ces sarcophages, ces obélisques, que
Ton rencontre si fréquemment en Égypte, et qui
frappent les regards des voyageurs ; monumens
qui retraceront à jamais Fincomparable grandeur
des anciens Egyptiens. Nous passâmes devant
Fîfe de Philæ , couverte de beaux ouvrages
de cette ancienne architecture. Là, nous quittâmes
fes frontières de i’Égypte, limite où s’était
arrêtée l’expédition française*. J ’ailais entreprendre
une seconde fois le voyage de la Nubie,
et revoir avec un nouveau plaisir ïes temples
dont elfe est ornée. Aux mois de mars et d’avril
1816 , j’avais accompagné M. le chevalier
Drovetti dans cette contrée et pénétré jusqu a
Ouâdy-Halfah.
Après une heure de marche, nous arri^
vames sur le sommet de fa chaîne de montagnes,
où nous continuâmes notre route pendant
* Le général BeHiard s’est avancé à une douzaine de lieues en
Nubie.
une heure et demie ; alors nous campâmes.
Tout le sol que nous parcourûmes est de grès.
A huit à dix iieues de distance à Fouest, nous
apercevions une autre longue chaîne de montagnes
, nommée el-Kouroum , qui paraît s’étendre
nord et sud. Les Arabes m’apprirent
qu’il y a dans les sables un puits d’eau douce,
et quelques doums et dattiers ; qu’au pied de
ces montagnes est une route que prennent
quelquefois des caravanes de Dârfour et de
Dongoiah, et qu’une autre route passe plus à
Fouest : celle-ci est plus suivie par les grandes
caravanes de Dârfour qui se rendent à l’oasis
de Khargeh. Le 26, après avoir marché une
heure et demie sur les grès, comme le jour précédent,
nous vîmes des rochers de granit qui
sortent des sables et présentent leurs sommets
noirâtres, formés de gros fragmens arrondis : ce
granit est la syénite d’Egypte , généralement
connue. De ce désert élevé, nous descendîmes
dans la vallée du Nil, et nous nous trouvâmes
au temple de Debout. J ’y pris une hauteur
méridienne : la latitude est de 23° 53' 31" :
nous avions marché près de trois lieues. Les
habitans de ce lieu ont, comme ceux d’el-Qalâ-
bcheh, une réputation de méchanceté. Lors de