de mon retour , me proposant de voyager sur la
rive orientale du fleuve.' Nous dépassâmes Fiie
dArnati, sans nous éloigner du fleuve à plus
dun quart ou même d’un demi-quart de lieue.
Jamais je ne vis ailleurs une aussi grande quantité
de gazelles; là, elles se trouvent en troupeaux.,
Une lieue plus loin, je remarquai une
ruine en briques cuites à l’extérieur et crues à
1 intérieur : il y a beaucoup de débris de voûtes,
appartenant sans doute à des constructions coptes;
lautre rive, toujours plus riche que la
partie occidentale, est couverte de dattiers : cet
endroit se nomme Abri ou Ebar. Nous marchâmes
sur une vaste plaine de sable, élevée
dans 1 ouest. L à , le Nil n’est plus resserré entre
des chaînes de montagnes, comme dans le pays
des Barabrah. A deux heures , nous nous trouvâmes
devant 1 île de Says ou Sây , l’une des
plus grandes du Nil : on me dit qu’il s y trouvait
des ruines. Nous marchâmes un moment
sur des grès ; mais bientôt nous retrouvâmes le
soi primitif, des schistes et des rochers feld-
spathiques. . Cette partie déserte est nommée
Groudi. L à , le Nil a près de trois quarts de
lieue de largeur. Nous campâmes à F an tau ,
village dépendant d Ouâdy el-Hamyd.. Fantau
ne- contient que quelques habitations riveraines
du fleuve , sous un bois de dattiers : on y trouve
les ruines d’un village qui fut probablement occupé
par des Coptes, et un deyr dans le meilleur
état de conservation. Nous pûmes déterminer
la position de ce lieu à 20° 40’ 28" de
latitude nord, et à 28° 8' de longitude est.
Le 28, la fièvre me contraignit de prolonger
ici mon séjour, et j’y reçus de nouveaux soins
de mon compagnon de voyage. Le 31, j’étais
encore trop faible pour pouvoir continuer la
marche : d’autre p a rt, il nous eût été bien
difficile de trouver des provisions; l’armée,
lors de son passage, avait tout emporté ou tout
dévasté; de plus, les gazelles, très-communes
en cet endroit , viennent, pendant la nuit ,
dévorer les récoltes , ce qui oblige les habi-
tans à leur faire la chasse. Nous éprouvâmes,
dans la température , des changemens subits
du chaud au froid. Le 2 9 , le thermomètre centigrade,
q u i, à sept heures du matin, marquait
6° 2', à midi, le même jour / marquait 31°.
Les habitans du lieu , n’ayant pas de petites
monnaies , coupaient les pièces d’Espagne en
deux ou quatre parties ; cet usage bizarre a dû
cesser par l’introduction des piastres d’Egypte.