des jambes sont reployés, et ne forment qu’une
masse avec ie corps. La tête, enveloppée avec
plus de soin, conserve sa-forme naturelle : íes
yeux sont indiqués en couleur sur la toile; sur
le haut de la téte est ïa tache qui caractérise le
dieu Apis : les cornes sont entourées de bandelettes
; des branches de dattiers sont quelquefois
placées aû-dedans des momies pour maintenir
íes os. On y trouve, une poussière jaunâtre qui
devient fétide quand elle est humectée ; elle
semble être ie résidu des chairs consumées ,
joint au natrón ou à d autres^substances sàiines.
Après les avoir enveloppées d’une grande quantité
de toiles, on íes entourait avec des cordes
faites d’écorce de branches de palmier et de
chanvre. Ces momies étaient entassées íes unes
sur les autres : pour mieux les assujettir , on
avait placé entre elles divers morceaux de
planches et de madriers. Je vis huit chambres
remplies de ces animaux embaumés; il serait
possible que des fouilles en fissent découvrir un
plus grand nombre. Au fond de cet hypogée
est un autre puits perpendiculaire qui communique
à des hypogées plus profonds. J ’entrepris
d y descendre ; mais je fus bientôt arrêté
par íes décombres qui'en obstruent tous les
passages. Dans un enfoncement sont deux
statues prises dans le rocher, représentant un
homme et une femme sculptés en ronde bosse;
elies sont debout, portant une chevelure longue.
En face sont deux autres enfoncemens indiquant
l’entrée d’un sanctuaire orné d’hiéroglyphes en
relief dans le creux. Je pris trois têtes de momies
de boeufs, quelques cordes, et je remontai fatigué
d’avoir erré deux heures dans tous ces
chemins souterrains où la chaleur est suffocante
; d’autant plus que j’étais, la moitié du
temps, obligé de me coucher à plat ventre, et de
me traîner ainsi de chambre en chambre sur les
corps embaumés. J ’achetai des Arabes quelques
petites figures d’Isis et de Typhon, dont le travail
est d’une beauté particulière, et qui ont
été remarquées dans ma collection d’antiquités
égyptiennes.
Le 17 au soir, nous revînmes au Caire. En
traversant la ville, nous rencontrâmes une noce
aussi brillante que nombreuse : nous perçâmes
d’abord la foule, croyant pouvoir passer devant;
mais, arrivés près de la mariée, il nous fut impossible
d’avancer davantage , et nous fûmes obligés
de suivre au pas le cortège. Mes trois Arabes se
trouvaient donc rangés de front, portant sur