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 des femmes  de  la  basse Nubie.  La  nourriture  
 usuelle est du lait aigre, qvec beaucoup d’ognons  
 crus  et  du  pain  d’orge  :  ce  pain  me  paraissait  
 bien  préférable à celui  de dourah. 
 Les productions de Sôkkot sont les mêmes que  
 celles  de la basse Nubie : elles  consistent principalement  
 en  dattes,  qui  sont belles et plus estimées  
 que celles d’Egypte ; on y récolte du dourah,  
 du  dokn,  de  l’orge,  des  haricots,  du  coton,  
 de  l’huile  de  palma-christi.  Après  les  dattiers,  
 les  arbres  les plus  communs  sont  les  acacias ,  
 quelques  doums,  des nebkas ; on n’y voit point  
 de  sycomores.  L’idiome  du pays  diffère  peu de  
 celui  dé  la basse Nubie;  aussi,  les babitans des  
 deux pays  s’entendent-ils  parfaitement. 
 Le  4,  nous  nous  mîmes  en marche  à  sept  
 heures  :  nous  trouvâmes  quelques  maisons  
 presque contiguës à Solib ; Y endroit où elles sont  
 construites  porté  le  nom  de  Terbé.  Au  bout  
 d’une heure,  nous  arrivâmes  à Gourien-Taoua,  
 village  qui  consiste  en  quelques  maisons,  près  
 desquelles  sont  les  restes  du grand temple  dont  
 j ’ai parlé :  nous y campâmes  quelques  jours.  Ce  
 monument  a  beaucoup de rapport avec  celui du  
 Memnonium à Thèbes ;  il  est situé sur  la lisière 
 du désert  et  des  terres  cultivées,  à  trois cent  
 cinquante pas  du fleuve. 
 A  deux  cents  pas  plus  au  nord,  ou  dans  
 l’est  50  degrés  nord  du  monument ,  existent  
 les  débris  d’une  chaussée  en  pierres  de taille,  
 longue  de  18  mètres,  qui  s’avance  dans  le  
 Nil :  cette chaussée  a  9 mètres  de  largeur;  ses  
 murailles  ont  1  mètre  50  centimètres  d’épaisseur. 
   Lorsque les  eaux  du  fleuve  sont  hautes,  
 elles la couvrent entièrement.  Le .temple  a  113  
 mètres  [  348  pieds  ]  de  longueur ;  je  pense  
 qu’il  devait  avoir  encore  plus  d’étendue :  il est  
 aujourd’hui dans un grand état  de délabrement ;  
 toutefois on peut reconnaître qu’il contenait plus  
 de 90 colonnes  : la  salle hypostyle se composait  
 de  48  colonnes  dte  10  mètres  10  centimètres  
 [31  pieds]  de  hauteur,  sur 5  mètres  5  centimètres  
 [15  pieds  et  demi]  de  circonférence.  
 Cette pièce  était  précédée  d’un  beau  portique,  
 appuyé sur trente colonnes : douze, à  chapiteaux  
 à  feuilles de palmier, étaient au fond du temple ;  
 dans les deux parties latérales, il a dû exister des  
 appartemens  :  il est  assez  difficile de déterminer  
 la  limite  vers  le  sanctuaire.  Devant  le pylône,  
 des  sphinx  en granit,  des  corps  de  lions  à tête  
 de  belier,  et  des  éperviers,  formaient  une