íes récoltes ; mais il est sans exemple qu’ils aient
jamais fait du mal aux hommes.
Pendant les trois nuits que nous passâmes dans
cette ruine, nous fûmes constamment éveillés
par les cris de ces animaux, par le bruit que
faisaient íes habitan s pour íes chasser, et par
les hurlemens des loups et des hyènes. Les chameaux
font une excellente garde la nuit ; ils
ont un oeil perçant : à la vue des ioups et des
hyènes qui descendent du désert pour aller
s abreuver au N ii, iis s’effraient et se lèvent tous
ensemble. Ces alertes réitérées ne nous permettaient
guère de prendre du repos.
CHAPITRE XXII.
Sesceh; ruines, position.— Kouke.——Chaussure des anciens encore
en usage.— Hanneq ; saposition ; cataracte.— MM. Waddington
etHarçbury. — Haflyr, saposition. — Ancienne forteresse. _
Fourmis blanches. — Difficulté' de pénétrer dans l’île d’Argo.
EI-Mecyd el-Hadjar, •— Manque absolu de provisions. —
Route de DongoIaH interceptée.— Visite au mélik Toumbol
— Ile d’Argo.
L e 7 , à sept heu re s, nous quittâmes ce séjour
de ioups et d’h ip p o p o tam e s , nous dirigeant
toujours près du fleuve. Ses bords sont constamment
cuitivés et couverts de bois de dattiers :
on aperçoit dans l’ouest quelques monticules.
L’autre rive n’est pas très-élevée; on la nomme
Ouâouy. A trois quarts de iieue plus loin,
des rochers, sur lesquels quelques câbanes sont
éparses, s’avancent jusque sur ie fleuve. A dix
heures, nous descendîmes à Kohéou Kokeh, où
l’on voit quelques petites maisons en terre et
des cabanes construites en tiges de dourah et en
branches de palmier, liées ensemble. En face,
est Kohé-Mat, où íes terrains cuitivés sont
plus étendus. Les habitans ont huit machines
hydrauliques pour les arroser. A onze heures,
j’observai, en continuant notre route, sur un
rocher élevé, une construction en te rré , ancien
couvent co p te , contenant plusieurs pièces
voûtées.
Les rochers, à l’est et à l’ouest du N fl, nous
parurent s'élever plus que pendant les journées
précédentes : nous avions devant nous
Tougna-Agué, consistant en quelques maisons
en terre. A une h eu re , j’aperçus sur un rocher
qui domine le N il, et dans une position magnifique
et élevée, une grande construction, partie
en briques et partie en pierres, et qur, de loin ,