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 guise  de  collier  et  des  bracelets  aussi  en  argent; 
   quelques-unes  se  suspendent  de  grands  
 anneaux  de même métal  aux  oreilles,  quelquefois  
 deux  à  chacune  :  le  bas  de  leurs  jambes  
 est  également  décoré  d’anneaux  d’argent  ou de  
 cuivre, suivant leurs moyens.  Les hommes sont  
 vêtus  dune  chemise  de  toile  blanche  et  d’un  
 milâyeh  qu’ils  portent  en  écharpe ;  point  de  
 turban  où  rarement;  ils  ont  sur  la tête  un  tarbouch  
 ( espèce de calotte rouge),  et aux  pieds  
 des  souliers  de peau  jaune. 
 Lés gens de Syouah sont sobres et économes.  
 Il est  assez  d’usage  que  chaque famille élève  un  
 mouton  Ou deux,  qu’on  ne  tue  qu’à  la  fin  de  
 l’année,  au  beyram  :  ces bestiaux  sont  rares et  
 chers ; ils  valent  cinq  ét  six  piastres  d’Espagne.  
 Les  habitans  se  nourrissent  principalement  de  
 dattes,  de riz, de couscous ,  de lentilles,  de pois  
 pointus  ou  pois  chiches ;  très-peu  d’entre  eux  
 mangent du pain levé, et la plupart une pâte très-  
 mince préparée à l’huile. Le lait aigre et caillé est  
 toujours  un  régal pour eu x ,  ainsi  que les  pâtes  
 frites  dans  l’huile. Ils usent rarement de viande ;  
 il  faut  qu’ils  voient  leurs  béstiaux  malades  et  
 qu’ils  soient  en  danger  de  les  perdre  pour  se 
 décider  à  les  tuer  :  c’est  alors  qu’ils  se  nourrissent  
 de  boeuf,  de buffle,  de bouc  ou  de  chameau; 
   ils  mangent  la  plus  grande  partie  des  
 entrailles,  souvent même  la peau.  Les habitans  
 de  Syouah  élèvent  des  poules;  ils  mangent  
 encore  l’animal  de  l’ampullaire,  coquille lluvia-  
 tile.  L’huile  est  la  seule  substance  graisseuse  
 qu’ils  emploient  dans  la  préparation  de  leurs  
 alimens,  parce  qu’ils ont  trop  peu  de  bestiaux  
 pour  faire  du  beurre.  Ils  interdisent  à  leurs  
 femmes  de!  manger  des  dattes  sultanes;  ils  
 prétendent  que  ce  fruit  les  pousse  trop  à  la  
 volupté.  Ils  font  du  vin  de  dattes  quils  appellent  
 dans  leur  dialecte  lagoby  ." il est rouge,  
 épais;  le  goût  en  est  doux;  il  devient  capiteux  
 après  une  forte  fermentation ;  mais  il  ne  se  
 conserve  pas  :  on  l’extrait  des  dattes  au  moment  
 où  ce  fruit  commence  à  rougir.  Les  
 habitans  n’ont  point  l’usage  de fumer ;  mais  ils  
 mâchent beaucoup  de  tabac  en  feuille. 
 Presque  tous  les  habitans  sont  armés  de  
 fusils à  long  canon  comme  ceux  des Bédouins;  
 quelques-uns  portent  en  outre  un  long  sabre  
 droit,  comme celui des Ababdeh et des N ubiens,  
 et dont les lames sont  de fabrique d’Allemagne. 
 Ces  hommes  n!ont  d’autre  occupation  que 
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