
 
        
         
		et  encore  d’autres  plantes,  telles  que  bydin-  
 jân * ,  poivre  long  ,  haricots  ,  melokhyeh  ,  
 bamyeh,  kharroubyeh,  espèce  de  longs  pois  
 dont  on  fait  un sorbet, bougoum, qui  sert à  la  
 teinture f  citrouilles,  pastèques,  &c.  Je   fus  
 étonné  de  trouver  dans  un  endroit d’aussi  peu  
 d’étendue,  tant  de  productions  diverses  et  des  
 jardins  parfaitement  entretenus,  tous  entourés  
 de  murs  et  fermés  de  petites  portes  faites  de  
 branches  de  dattiers.  Les vergers  sont  plantés  
 d’oliviers,  d’abricotiers,  de  grenadiers,  de pêchers  
 ,  de  pommiers,  de  figuiers,  de  treilles,  
 d’orangers à fruits amers,  de citronniers doux et  
 aigres,  et  de  rosiers;  ces  arbres  sont  toutefois  
 en petite  quantité  : on y trouve aussi des  nabks,  
 des  acacias,  peu  de  doums. Tous  ces  jardins  
 sont  arrosés  par  des  sources  très-abondantes  
 dont l’eau  est parfaitement douce.  Combien  l’aspect  
 de  cette  verdure  soulageait  nos  fatigues et  
 réjouissait nos yeux!  Privés depuis si long-temps  
 d’alimens  végétaux,  nous  pouvions  tous  les  
 jours  nous en nourrir abondamment;  la  salade  
 de  feuilles  de  raves  nous  semblait  excellente.  
 En général,  dans  les oasis,  les voyageurs  peuvent  
 satisfaire  leur  appétit,  et varier leur nour- 
 * Solanum melongena. 
 riture.  La  nôtre  se  composait  de  riz  et  de  la  
 viande  de  jeunes chèvres, de boeufs,  de  vaches  
 et de poules,  indépendamment des fruits  et  des  
 légumes.  On  rencontre  encore,  dans  le  pays,  
 des  ânes  et  d’autres  bestiaux. 
 Les  habitans  échangent  leurs  produits,  tels  
 qu’huile,  dattes,  abricots  secs,  coton,  &c.  
 contre  du  blé,  des lentilles,  du riz  et des toiles  
 pour  leur  usage ;  mais  ils  en  vendent  encore  
 plus,  sur-tout l’huile : ils commercent  avec  
 la  petite  oasis,  à  laquelle  ils  paient  un  tribut  
 ;  ils  communiquent aussi  avec le  village  de  
 Qasr,  appartenant à l’oasis  de Dakhel. Une  tribu  
 arabe,  nommée  EHays,  fait  ordinairement  
 ce  dernier  voyage;  elle  s’arrête  sur  les  bords  
 du désert, entre Ojeï et Meylaouy, ainsi que dans  
 la  petite  oasis.  On  parle l’arabe  au  Farâfreh,  
 mais  il  est  plus  corrompu  qu’en Egypte. Hommes, 
   femmes,  enfans,  tous  sont  très-laborieux  
 et très-actifs.  Lés  hommes  cultivent  les  te rres,  
 et y  conduisent  les  eaux  des  sources  avec  une  
 juste  proportion,  à  l’aide  d’un  certain  nombre  
 de  rigoles  qu’ils  ont.  soin  d’entretenir  et  de  
 préserver  de  l’éncombrement  des  sables;  ils  
 filent eux-mêmes leur coton, dont une partie est  
 employée  à  faire de la  toile  pour leur  usage ; ils