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 du  biscuit,  des  dattes  ,  du  fromage  ou  des  
 ognons  que  nous  mangions  sur  nos  chameaux,  
 faute  de  pouvoir  nous  arrêter. 
 Le  27, nous partîmes à sept heures du matin,  
 et  nous  suivîmes  la  région  montueuse  près  de  
 laquelle  nous  avions passé la nuit.  Le terrain en  
 est  calcaire et rempli de coquillages fossiles ;  des  
 huîtres  s’y  trouvent  en  abondance;  on  les  rencontre  
 disposées par  couches  horizontales.  Ces  
 collines ont à leur superficie beaucoup  de  soude  
 muriatée.  La partie  du  désert que nous parcourûmes  
 ce  jour-Ià,  jusqu’à midi,  est  couverte  de  
 quartz  agate  en  cailloux  roulés,  connus  vulgairement  
 sous le  nom  de  cailloux  d’Egypte.  J ’y  
 trouvai également une grande quantité de quartz  
 pseudom orphique, de bois de palmier et d’acacia  
 pétrifiés.  Ce  n’est  pas  sur  cette  route  que  se  
 trouvent  les  bois  pétrifiés  dont  parle  Horne-  
 mann, mais sur la roule du Caire et de Terrâneh  
 à Syouah,  beaucoup  au nord de celle-ci. Sur les  
 deux  heures,  nous  passâmes  le  désert  appelé  
 el Attyeh-essemn,  où végètent en deux  endroits  
 quelques  arbrisseaux  :  nous  entrâmes  dans  de  
 vastes plaines  de  sable  où  la  vue  s’étend  à  une  
 grande distance ; nous y  campâmes  après  douze 
 heures  de  màrche.  Cette  partie  du  désert  est  
 appelée  Garderamak,  du  nom  d’une montagne  
 située  dans  les  eiivirons.  Toute  la  journée  il  
 souffla  un fort vent du  nord extrêmement froid. 
 Le  28  ,  à  sept  heures,  nous  continuâmes  
 à  marcher  à  l’ouest  et  au  nord-ouest  :  à  une  
 heure  nous  arrivâmes  à  un  banc  de  sable  qui  
 s’étend,  me  dit-on,  de  seize à dix-huit  lieues  du  
 nord au sud ; nous le suivîmes  six heures dans le  
 nord.  La. direction  nord  et  sud  que  prennent  
 souvent les dunes dans ces parties du désert,  est  
 une  preuve  que  les  vents  du  nord  y  règnént  
 presque  constamment.  Sur  les  quatre  h eu re s,  
 nous  laissâmes  à l’est un  chemin  qui conduit  en  
 quatre  jours  à  Damanhour,  et  nous  vînmes  
 camper,  après  douze heures de marche,  au pied  
 de ce même banc de sable : cet endroit du désert  
 est appelé  Abou-Sagarah.  A  huit  heures ,  nous  
 reçûmes une petite pluie qui dura cinq minutes.  
 Le  29,  nous  partîmes  à  sept  heures ,  et  nous  
 continuâmes  à marcher  dans  le  nord  quelques  
 degrés  ouest.  Ce  jour-Ià,  nous  trouvâmes beaucoup  
 de  bois  pétrifiés  :  l’espèce  en  général  est  
 de  palmier;  on  v  reconnaît  très-facilement  les  
 fibres  du bois ; la plupart ont  5  à 6 mètres :  les  
 deux  plus  longs  que  j’aie  mesurés  étaient  de