le soin de leurs terres et de leurs dattiers qu’ils
entretiennent avec beaucoup d’attention. Les
feuilles mortes des abricotiers et autres sont
ramassées comme engrais au pied des dattiers.
Ces arbres ne s’élèvent pas autant que ceux
des bords du Nil; mais ils sont plus^forts,
parce qu’on ne coupe pas les vieilles branches
aussi près du tronc qu’en Egypte. Le partage
des eaux qui, tour-à-tour, doivent baigner le
terrain de chaque propriétaire durant un temps
limité, les occupe beaucoup; il faut aussi empêcher
l ’introduction des eaux salées qui pourraient
se mêler a l’eau douce. Les soins donnés
à l’irrigation les obligent à une surveillance
continuelle. Ils se livrent encore assidûment aux
intérêts de leur commerce. Ils ne filent pas ;
ils n’ont point de métiers à toile comme en
Egypte, et ne font aucun tissu ; la fabrication
de quelques vases grossiers en terre pour leur
usage, e t de quelques nattes, compose toute
leur industrie.
Les femmes sont èntièrement livrées aux détails
du ménage ; elles s’occupent, ainsi que les
jeunes filles sur-tout," aux ouvrages en paille :
elles font beaucoup dé petits paniers comme
les Barâbras, mais d’un travail bien supérieur.
On y fait aussi des nattes duii tissu très-fin ;
elles remplacent les tap is, et servent dans les
appartenons pour s’asseoir et pour dormir. Ils
font avec la même matière divers mstrumens
de ménage, comme des plateaux, des vases qui
peuvent contenir le lait et tout autre liquide.
Le commerce de Syouah se fait par les caravanes
qui viennent de l’orient et de focci-
dent, c’e st-à -d ire , 1 .° de l’Égypte, depuis le
Fayoïim jusqu’à Alexandrie , et de la petite
oasis ; 2.° d’Audjelah, Derne, Bengazi et autres
parties de la Barbarie, même de Borgou et du
Fezzân. On peut calculer que, tous jes ans,
ils.reçoivent de l’Égypte de six à huit cents,
chameaux, dont un tiers chargé , et trois à quatre
cents du Gharb ou de 1 occident ; to u s, comme
je l’ai dit, s’en retournent chargés de dattes. Les
habitans exportent eux-mêmes beaucoup de ces
fruits à Alexandrie sur des ânes. Ils reçoivent
par les caravanes de l’Égypte, du froment, des
fèves , des lentilles et d’autres légumes secs , des
toiles bleues et blanches, des milâyéh, des mouchoirs;
et d’Alexandrie, aussi du froment, des
légumes secs, des mouchoirs, de petits miroirs,
du tabac en feuille et des verroteries de Venise.
Les caravanes de Barbarie leur apportent