nous offrit grand nombre de montagnes isolées
et de forme conique, s’élevant au-dessus d’un terrain
pierreux et parfaitement nivelé. Dans l’est
de notre route, sur le soir, nous eûmes sous les
yeux une chaîne de montagrfes qui paraissait
dirigée dans le nord-est; au pied, on apercevait
des bas-fonds avec des dattiers épars, et quelques
petites pièces de terre : .c’est une ancienne dépendance
de cette oasis qui renferme des sources.
A une lieue environ dans l’ouest, est une chaîne
de montagnes qui paraît dirigée nord et sud ;
en bas sont aussi quelques dattiers et des terres
dépendantes d’el-Ouâh el-Bahryeh, d’où part
une autre route allant au Farafreh, mais moins
fréquentée que celle que nous suivions. Nos
chameaux étant frais, nous fîmes une bonne
journée ; nous marchâmes dix heures, e t , à six
heures du soir, nous arrivâmes à el-Hayz, dépendance
de la petite oasis. Nous campâmes
près d’un santon, tombeau du eheykh Aly, personnage
en grande vénération dans le pays; les
habitans de l’oasis viennent exprès à el-Hayz en
pèlerinage , pour visiter ce tombeau.
J ’avais appris par Kouroum qu’à peu de distance
de ce lieu il y avait des ruines ; le 1 1 , j’allai
les visiter : elles sont à cinq quarts de lieue dans
l’est 30 degrés sud : on les appelle Ouqsor ; ce
sont des restes de bâtimens chrétiens, élevés
en briques crues. La première où nous arrivâmes,
et qui est la plus au n o rd , est une ancienne
église chrétienne ; elle paraît avoir été
construite avec beaucoup de soin : sa longueur
est de 19m,80 [61 pieds environ ] *. L ’extérieur
ne présente que quatre murailles inclinées en
talus et sans aucun ornement; dans la partie
est sont deux portes ouvertes, l’une au nord,
et l’autre au sud **. A l’intérieur est une nef,
et de chaque côté, trois arcades formant autant
de chapelles, avec une niche au milieu ornée
de petites colonnes et de chapiteaux à volutes.
Au-dessus des chapelles est une galerie qui fait
le tour de l’église; la nef est ornée de colonnes
dont les chapiteaux, grossièrement imités de
ceux des anciens Égyptiens, ressemblent un
peu à la fleur du lotus. Sur quelques murailles
il subsiste encore des restes de peintures à
fresque; j’y distinguai la tête d’un cheval ,
probablement celui de Saint-Georges, des croix
grecques et quelques fragmens d’inscriptions.
II est difficile de reconnaître aujourd’hui com-
Voyez le plan, planche XLII, fig. 5 et 6.
Voyez volume II , planche XXXVI, fig. 2."
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