enveloppés avec beaucoup d’art à l’aide de bandelettes
de diverses couleurs, formant des quadrilles
et d’autres dessins; des foetus humains
ienfermés dans de petits tombeaux en bois,
accolés à des figures assises et dorées. En parcourant
, à la lueur des flambeaux, ces grottes
sépulcrales , dont plusieurs sont de vrais labyrinthes
, je ressentais une vive satisfaction d’y
découvrir et d’y ramasser moi-même les objets
dont je viens de parier, souvent très-bien conservés,,
même des fruits de palmier doum, des
figues de sycomore, des raisins, des oeufs, des*
ognons, des dattes , des noix muscades, le fruit
du dattier du Soudan (allob), des graines de ricin,
de Forge, du froment, de petits pains de la forme
de ceux que nous appelons flûtes, des gâteaux,
&c. Tous ces objets alimentaires, à
l’usage des anciens Égyptiens , étaient respectueusement
déposés dans des corbeilles; je recueillis
moi-même avec une sorte de vénération
ces objets fragiles , d’une nature si périssable,
et qui cependant avaient triomphé de trente à
quarante siècles. J ’augmentai beaucoup ma
collection, soit à Thèbes, soit à Memphis et en
d’autres lieux de la Haute-Égypte, et je la portai
à neuf cents morceaux; elle est déposée aujourd’hui
à Paris, au cabinet des antiques, à la bibliothèque
du Roi.
Tout en surveillant les fouilles., je m’occupai
'de recueillir des dessins dans les hypogées de
Gournah ; ainsi je ne manquais pas d’occupation
à Thèbes: mais le retard qu’éprouvait l’expédition
d’Ismâyl pacha m’engagea à retourner au
Caire, persuadé que j’aurais le temps de faire un
voyage sur la côte d’Alexandrie et dans la Cyré-
naïque, avant le départ du prince pour Dongo-
lah, qui était, disait-on, différé de cinq à six
mois : des lettres que je venais de recevoir du
Caire me confirmaient cette nouvelle.