
t i * ÏN TR » k 1 Â S C IE N C E D E S M É D A IL L É S . C hap. V .
sthraçe, $es Ç^bîîes €rtàetft aïtttè chofe, ■ & eurent une origine différente. On
y avoir .porté les trois Figit-res principales de la Mythologie Égyptienne ,
la vo ir , O fn s , I f s & Horus. Elles y parurent .avec dés feuillages, des cornes,
•des ailes, des globes & avec d’autres différens attributs fignificatifs & inftruétifs
.à la vérité, mais auffi fort propres à. prêter à rire. Les Samothraces loin de
concevoir du mépris pour tes'Figures , à la vue de leurs ridicules otnemens,
Furent au Contraire pénétrés de refpeét & de crainte. Il n’en fallut pas davantage
?pour les leur faire prendre & adorer pour des Dieux. Ils leurs donnèrent en-
fuite dev-homs qui paroiffoient differens, mais qui fignifioient la même chofe
-que ceux que ces Divinités prétendues avoient reçus en Égypte. Ces noms
croient Axieros , Axiocherfa & Axiocherfos. Voilà quels furent les trois
Cabires de Sarnôthïace. Ailleurs, c’éroit Jupiter, Cérès & Bacchus ou Dio-
nyfius, que l’on prenoit pour les Cabries. Il faut obferver que ce fut de ces
trois dernières Divinités que l’on forma prefque routes les autres. Auffi tous
•ces Dieux, fous différent noms & fexès, furent fi proches Parens les uns des
autres, que le même fe trouvoit fouvent être père, fils, mari, &femmed’un
-autre D ieu ; tant l’homme s’égare quand, livré a fes ténèbres, il ne veut plus
voir la Ample vérité»
Les Diofcures SC lès Cabires de IM fo ir e SC de la Fable*
Il neftriëû de plus ridicule que Ce que l’Hiftoire & la Fable nous l'apportent
de Ces Divinités. Selon les récits quelles en font, les deux Diofcures ,
Caftor & Pollux, étoient deux frères quifortirent de la coque d’un oeuf, dont
accoucha Leda, devenue groffe, fruit de fa complaifance pour Jupiter. C ’eft
de cette coque d oe uf, partagée en deux, qu’on leur a fait a chacun le bonnet
dont ils parodient couverts, & qui leur fert quelquefois de fymbole fur les
Médaillés. Jupiter, die encore la Fable, ayant donné l’immortalité à Pollux,
il la partagea avec fon frère Caftor. C ’eft . pourquoi ils vivoient & mouroient
alternativement. Transformés en Affres, ils furent placés parmi les Signes du
Zodiaque, fous la forme & le nom des Gémeaux. Comme ils avoient aidé, à
ce que Ion fuppofe, le fameux Jafon à conquérir la Tôifon d’O r , & que
d ailleurs ils prenaient fecours aux Matelots dans les tempêtes , on les repré-
ferrta la pique en main comme des Héros & des Conquerans ; mais on termina
cette pique en forme de Trident par le haut, pour faire voit que ces
Héros ou ces Dieux faifoient partie de la Cour de Neptune : c’eft ainfi qu’on
les voit fur une Médaille de la Famille Pofthumia.
Caflor SC Po llu x , SÙc. fu r les Médailles,
O n les trouve encore ou à 1a Face ou au revers de plufieurs autres Médailles
Confulaires. A la face, ce font ordinairement deux tetes accolées, & couvertes
d un bonnet fait comme une demi-coque d’oeuf, à peu près femblable à celui
de Vulcain & de tous les Dieux de fa fuite. Quelquefois, au lieu de cé bonnec,
on leur a donne Une couronne de laurier : on remarque prefqué toujours une
etoile au-deffus de chacune des deux têtes. A u revers des Médaillés , ils font
reprefentés fous la figure de deux jeunes hommes, tantôt à cheval, tantôt à
pied ; ils tiennent quelquefois chacun un cheval par la bride ; fouvent ils fonc
debout & fans chevaux. Ils font ou tout-à-fait nuds Ou couverts feulement par
derrière d un manteau flottant & fort court. Leurs têtes alors font couvertes
d’un
D E S T Y P E S D E S M É D A I L L E S . I 1 ?
d’un bonnet ou d’un cafque, quelquefois avec une étoile au-deflus & d’autres
fois fans etoile. Ils tiennent chacun une pique a la main. Les bonnets en forme
de demi-coque d oeuf leur font fi propres, qu ils fonc devenus leurs fymboles j
enforte que deux bonnets de cette forme, au-deffus de chacun defquels on
voit une étoile, lignifient les Diofcures, c’eft-à-dire Caftor & Pollux.
Quant aux Cabirss, ils paroiffent avoir été diftingués des Diofcures en
plufieurs endroits, & fur-tout chez les Grecs, qui en comptoient trois fous les
noms de Tritopatreus, Eubuleus & Dionyfus. D eux Médailles, dont l’une eft
rapportée a la fin du premier volume, Partie première, de \’Antiquité expliquée
çar Dom Monfaucon, & l’autre dans le Thefaurus Brandeburgicus de
M. Béger, Tome I. page 48 3 , en font la preuve.
La première de ces Pièces montre, a fon revers, deux Figures humaines
debout & la pique à la main : elles font couvertes, feulement par derrière
d’un fimple manteau fort long. Il n’y à point d'étoiles au-deffiis de leurs têtes-;
mais on y voit quelque chofe qu’on pourrait prendre pour une efpèce d’herbe
ou pour une branche de quelque arbnfleau, que la petitefle de l’objet ne perm et
pas de diftinguer & de connoitre. La legende de cette Pièce Grecque ne laiflè
pas douter qu on ait voulu repréfenter les Cabires ; car elle porte, Kabeiron
Syrion Thejfalonikeon ; c’eft-a-dire que la Médaille fut frappée par ceux de
Theffalonique, à l’honneur des Cabires Syriens. Il faut neanmoins obferver
ici que les Cabires font repréfenrés de même, ou à peu près, fur quelques Mon-
noies de la Famille Memmia. Il y a feulement cette différence que fur ies Pièces
de la Famille Memmia les deux Cabires tiennent chacun un cheval, &que
ce qui eft au-deffus de leur tête paraît moins une étoile, qu’une petite flamme.
Peut-être eft-ce la même chofe qu’on a voulu mettre fur la tête des Cabires
de: Syrie, au revers de la Médaille de D om Monfaucon, au lieu d’une branche
d’arbriffeau.
L a fécondé Pièce dont nous avons à parler, & qui eft auffi de Theffaloni-
qu® > ne reprefente qu un des trois Cabires. Il paroîc habillé de deux robes ou
tuniques affez courtes, avec une elpèce de manteau par-deffus, dont il retroufle
& porte les extrémités fur fes bras. Il n’y a ni flamme ni étoile au-deffus de fa
tete. Il tient le Capricorne d’une main & un marteau de l’autre. On prétend
'que le marteau eft 1 attribut d un Forgeron ou d’un Ouvrier qui travaille à
fondre, a battre, à cifeler & à perfectionner les métaux ; A r t auquel on fait
préfider le Capricorne. C e Cabire & autres femblablesne feront pas en ce cas
les fils de Jupiter & de Léda, mais ceux que la Mythologie fuppofe avoir été
fils de Vulcain. Quoiqu’il n’y ait fur cette dernière Pièce qu’une feule figure
de Cabire, la legende qui e ft, Kabeiron, les annonce tous les trois, & fuppofe
que cette Médaillé a ete frappée en leur honneur. O n trouvera & les Diofcures,
Caftor & Pollux , & les Cabires à la planche V I I £. N “ . z8. z 9. 3 o. &
3 1. O n a d abord donné les deux têtes accolées de Caftor & de Pollux, en-
fuite leurs Figures nues, avec le cafque & la pique, & enfin les mêmes à
cheval : ce font les Cabires de la Médaille tirée de Monfaucon, qu’on a placés
les derniers. Ces pièces fuffiront pour faire reconnoître ces prétendus Dieux
par-tout où l’on puiffe les rencontrer.
R