
X P R É F A C E .
' inftant de nouvelles fleurs & de nouveaux objets de curiofité. L a
Religion des Anciens , leurs moeurs ôc leurs coutumes, les Sciences
& les Arts qu’ils on t inventés & cu ltiv é s , lui préfenteront par-tout
l ’agréable réuni à l’inftruétion. Les Guerres , les C om b a t s , les
V ic to ir e s , les T ro p h é e s , les T r iom p h e s , les J e u x , les Prix , les
R é com p en fe s , to u t contribuera à animer les jeunes Militaires , ôc
•à enchanter les jeunes Amateurs. A vec quelle' farisfaétion & quelle
fo r te d’enthoufiafme rie retrouveront-ils pas fur les Médailles les
traits des P r in c e s , ôc les événemens remarquables de leur règne
tracés avec cet A r t qui enlève à jufte titre l’admiration.
Telle efl: l’é tude qui conduit à la connoiflance de la Numifma-
tique. Les faits les plus intéreflans de .l’H ifto ire , fo it fa c ré e , fo it
c iv ile , foit militaire fon t -confignés dans ces précieux Monumens
de l’Antiquité : on y trouve les principes les plus certains de la
M y th o lo g ie , de la C h ro n o lo g ie , de la Géographie & des autres
Sciences des temps les plus reculés. Quelles reflources n’offre-
t-elle pas aux Artiftes de toute efpèce pour le c o ftum e , le deflein
la reflemblance
N o u s ne manquons pas de Livres approfondis & Utiles fur cette
matière 5 mais malheureufement les uns n’ont q u e ‘trop de prolixité,
tandis que les autres deviennent obscurs par leur trop grande pré-
cifion 5 double écueil qu’il faut éviter Lorfqu’on veut inftruire fans
ennuyer : on n e peut donc réuflîr à former des Leéteurs animés
du défir de s’éc laire r, qu’en mettant fous leurs yeux les ta b le a u x ,
les principes & les in fl: ru étions qui en font comme les conféquences
naturelles ; but auquel on ne peut fe flatter d’atteindre, qu’en raflem-
blant p our ainfi dire to u t :ce qu’il y a de plus utile ôc de plus inté»
reliant dans les autres Ouvrages.
C ’eft la règle que j’ai fu iv ie , ôc je me croirai heureux fi mes
recherches font agréables au Public : fans m’ attribuer le mérite de
l ’in v en tion , je ne lui prélènte cet O u v ra g e que. comme un extrait
raifonné de plufieurs Traités ôc Mémoires donnés par d’Uluftres
Antiquaires fi juftement eftimés dans la République des Lettres.
Leurs productions on t été pour moi de riches m in e s , o ù , enrichi
de leurs dépouilles, je n’ai fait comme l’abeille que raflembler fous
un n ouvel o rd re , & préfenter fous un point de vue fimple to u t ce
q u i peut faciliter la connoiflance des Médailles : en deux mots
v o ic i l ’efquifle de cet Ou v ra g e . Après avoir traité de to u t ce qui
regarde les Médailles en généra l, c’eft-à-dire, de leu r fab riqu e , de
leur matière, de leurs modules , de leurs faces, de leur an tiquité,
ôcc. j’ ai rapporté à differentes clafles ces mêmes Monumens & tout
ce qui peut y avoir quelque rapport.
P R É F A C E .
Afin de donner à mes Leéteurs urie idée jufte de la M y th o lo g ie
ancienne, j’ai commencé par les Médailles qui regardent les D iv inités
dés Anciens -, leurs Sacrifices -, leurs A u te ls , & to u t ce qui eft
relatif à la Religion.
Après les Médailles qui regardent les Divinités & leur cu lte , je
d o n n e celles qui o n t rapport aux Sciences ôc aux Arts. O n trou vera
dans plufieurs Chapitres to u t ce que les Anciens nous on t
tranfmis fur les Types des M o n n o ie s , fo it au fujet du Globe Celefte,
du Soleil, de la L u n e , des E to ile s , du Temps , des Saifons, ô c c .,
foie par rapport au Glob e Terreftre , aux trois Parties du M o n d e
connues de leurs temps, aux P ro v in ce s , aux Villes , aux Animaux,
aux Plantes, aux Edifices , ôc à ce qui fert d’ornement à la T e r r e ,
ô c c ., fo it enfin concernant la Mer , les Fleuves , les R iv iè re s , les
Animaux ôc les Poifions qui les habitent.
D e ces différens objets je pafle aux Médailles qui regardent les
Jeux des Anciens, leurs Spdétâcles, leürS Darjfes, leurs Exercices ,
leurs Guerres, leurs A rme s , leurs V ié to ir e s , leurs T ro p h é e s , leurs
T r iom p h e s , leurs Co u ron ne s , leurs Récorripenfes, leurs Habille-
m e n s , ôcc.
Je donne enfuite tous les noms ôc les titre s , les marques des D ignités
, des Charges ôc des Emplois facres, civils ôc militaires d ont
les Médailles grecques ôc latines fon t mention. C e f t la o u les C u rieux
apprendront ce que les Romains entendoient par les titres de
Pontife de P rêtre, de Prètreffe, de V e fta le , d’A u gu re , dEm p e reu r ,
de C on fu l de C en feu r , de T r ib u n , d’É d ile , de Préteur de Prefet,
& c . ôc ce que lignifient ceux d’A r ch o n te , de S tratego s , de Pjntanes
ôc autres chez les Grecs. Ils v e r ro n t quels étoient les habdlemens
ôc armes des u n s , ôc les marques de dign ité , d’autorité, de puiflance
& de diftinétion des autres. O n aura foin d’expliquer les termes
d’A llo cu t io n , de D é p a r t , d’A d o p t io n , de Libéralité, de Remifes ,
de C o n c o rd e , d’A llia n c e , d’indulgence , que l’on trouv e dans les
Légendes des Médaillés.
Je finirai enfin par quelques réflexions fu t Futilité ôc les avantages
que l’on peut tirer de l ’étude de la Numifmatique : pour prévenir
les jeunes Amateurs contre les fraudes de certains Marchands
de Médailles j’ajouterai le détail des moyens que l’on met en uiage
p our tromper les nouveaux C o n n o iffeu r s, comme de ceux que I on
peut employer pour fe garantir de leurs rufes ôc de leurs fupercheries.
J’aurois bien v o u lu p ou v o ir mettre à chaque page fous les yeux
du Leéteur les Médailles relatives aux m f t ru é t io n s q u il trouvera
b îj